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Otages sud-coréens libérés au compte-goutte

Le précédent créé par l'accord entre Séoul et les talibans fait jaser
Les représentants de Séoul et des talibans ont trouvé un accord
Douze des 19 Sud-Coréens détenus depuis six semaines par les talibans ont été relâchés mercredi en Afghanistan. Les rebelles ont laissé entendre que les autres pourraient progressivement être libérés dans les prochains jours.

Mardi, une délégation sud-coréenne et les talibans avaient
conclu un accord à Ghazni prévoyant que les 19 évangélistes
seraient relâchés rapidement. En échange, Séoul promettait de
retirer son petit contingent de 200 soldats d'Afghanistan d'ici à
la fin de l'année. Ce retrait avait toutefois déjà été annoncé
avant la prise d'otages.

Dix femmes et deux hommes ont été libérés mercredi en trois
groupes distincts à quelques heures d'intervalle, dans les environs
de Ghazni, dans le sud du pays. Les otages ont été remis au Comité
international de la Croix-Rouge (CICR), qui a facilité les
négociations entre la délégation sud-coréenne et les talibans.

Libération en plusieurs étapes

Dans un premier temps, trois femmes ont été libérées. Un peu
plus tard, quatre femmes et un homme, ont été relâchés suivis d'un
troisième groupe composé de trois femmes et un homme. Selon le chef
tribal Haji Mohammad Zahir et le délégué du CICR Greg Muller, les
ex-otages avaient l'air en «bonne forme» à première vue.



Les trois premières captives libérées, toutes âgées d'une
trentaine d'années, portaient des grands foulards colorés qui leur
cachaient le visage et elles étaient très émues au moment d'être
prises en charge par le CICR. L'une des femmes du deuxième groupe a
déclaré en dari: «Je suis heureuse, très heureuse». Tous ont
rejoint ensuite les autorités sud-coréennes.

Rançon?

Quant à la libération du reste des otages, «nous faisons de
notre mieux pour finir le plus vite possible et j'espère que ce
sera terminé jeudi», a assuré Qari Mohammad Bashir, un des
négociateurs des talibans. Les talibans ont abandonné leur
principale exigence, qu'ils avaient présentée longtemps comme non
négociable: la remise en liberté par Kaboul d'un nombre de leurs
combattants, détenus dans les prisons afghanes, égal à celui de
leurs otages, ce qu'a catégoriquement refusé le président afghan
Hamid Karzaï depuis le début.



Interrogé mercredi lors d'un point de presse sur le versement
éventuel d'une rançon, Chon Ho-seon, un porte-parole du président
sud-coréen a éludé la question, se contentant de dire que la Corée
du Sud avait fait le nécessaire. Les talibans avaient enlevé un
groupe de 23 évangélistes sudcoréens le 19 juillet dans la province
de Ghazni. Deux hommes du groupe ont été tués peu après par leurs
ravisseurs et deux femmes ont été relâchées en signe de bonne
volonté au cours d'une première série de discussions.



agences/sun

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Berlin fait son possible pour son otage

Les talibans détiennent également, depuis le 18 juillet, un otage allemand, Rudolf Blechschmidt, 62 ans, et quatre collègues afghans, et réclament, en échange, la libération de dix prisonniers talibans.

Le gouvernement allemand fait tout son possible pour libérer son ressortissant, a assuré la chancelière Angela Merkel mercredi à Tokyo, à la suite de la libération de huit otages sud-coréens par les Talibans.

Rudolf Blechschmidt, un ingénieur de 62 ans, a été enlevé le 18 juillet dans le sud de l'Afghanistan, un jour avant l'enlèvement des 23 évangélistes sud-coréens.

"Les otages sud-coréens ont été relâchés, mais la politique du gouvernement allemand reste la même. L'important est de faire en sorte que ceux qui sont kidnappés soient libérés dès que possible", a indiqué Angela Merkel, en visite au Japon.

Les proches de l'otage allemand, qui est malade, ont sévèrement critiqué l'attitude du gouvernement de Berlin. Les autorités allemandes et afghanes ont plusieurs fois affirmé leur refus de négocier avec les ravisseurs talibans.