Publié

En France, le nombre de féminicides a augmenté de 21 % en une année

Le nombre de féminicides a augmenté de 20% en France l'année passée. [AFP - Maurizio Gambarini]
Le nombre de féminicides en France a augmenté de 20% en 2019 / Le 12h30 / 2 min. / le 18 août 2020
Malgré une prise de conscience collective de l'ampleur des violences conjugales proclamées "grande cause du quinquennat", le nombre de femmes tuées en France par leur conjoint ou ex-compagnon a augmenté en 2019 avec 146 victimes, soit 25 de plus que l'année précédente.

Vingt-sept hommes ont également été tués au sein du couple, soit 173 décès au total (+16%), selon des chiffres rendus publics par le ministère de l'Intérieur lundi. Cela représente en moyenne un décès tous les deux jours.

La victime est en général une femme, de nationalité française, âgée de 30 à 49 ans ou de plus de 70 ans et n'exerce pas ou plus d'activité professionnelle.

"Il faut une réaction urgentissime"

"C'est une hausse effroyable, mais qui ne me surprend pas", a réagi Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, "ça doit appeler une réaction urgentissime, le blabla ne suffit pas, il est nécessaire qu'il y ait des mesures fortes".

"Marlène Schiappa n'a pas fait ce qu'il fallait. Les principales mesures du Grenelle ne sont pas mises en place, les moyens ne sont pas mis pour protéger suffisamment ces femmes", a-t-elle ajouté.

Le Grenelle contre les violences conjugales qui s'est tenu à l'automne "a permis une vraie prise de conscience et une mobilisation de toute la société face aux violences conjugales. Avant le Grenelle, 8% de la population connaissait le 3919 (numéro d'aide, ndlr): c'est désormais plus de 64%", a pourtant défendu Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la citoyenneté et ancienne secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes.

Proposition de loi adoptée fin juillet

Le Parlement a adopté définitivement fin juillet une proposition de loi destinée à mieux "protéger les victimes de violences conjugales". Ce texte introduit notamment une exception au secret médical en cas de "danger immédiat".

Une première série de mesures avait déjà été adoptée fin 2019, dont la généralisation du bracelet anti-rapprochement contre les conjoints et ex-conjoints violents qui devrait être mis en place en septembre.

Selon l'étude, la majorité (76%) des homicides ont lieu au domicile du couple, de la victime ou de l'auteur, 31% sont motivés par une dispute et 20% par un séparation non acceptée. Selon les chiffres fournis par le ministère, 36% des homicides ont été commis par arme blanche et 24% par arme à feu.

Depuis janvier 2020, au moins 46 féminicides présumés ont par ailleurs déjà été recensés.

afp/ther

Publié

En Suisse, deux féminicides de moins en 2019

En Suisse, la police a recensé 14 femmes tuées par leur partenaire ou leur ex-partenaire en 2019. C'est deux de moins qu'en 2018, a appris la RTS auprès de l'Office fédéral de la statistique.