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L'Inde célèbre ses 60 ans d'indépendance

Lors des commémorations à New Delhi, les enfants étaient de la partie
Lors des commémorations à New Delhi, les enfants étaient de la partie
L'Inde a célébré mercredi le 60e anniversaire de son indépendance, fière de sa démocratie, de son insolente croissance économique et affichant ses ambitions de superpuissance.

La reine d'Angleterre Elizabeth II, dont la mère régnait du
temps où l'Inde était une colonie britannique, a adressé ses voeux
au pays (lire ci-contre).



A New Delhi, quadrillée par 70'000 hommes armés, le Premier
ministre Manmohan Singh a salué, du haut des remparts du Fort rouge
du 17e siècle, le "succès admirable d'une démocratie laïque dans
une nation d'un milliard d'habitants marquée par tant de
diversité".

Hommage à Gandhi

Il a rendu hommage au Mahatma Gandhi, père de l'indépendance.
Nés de la partition de l'Empire britannique des Indes dans la nuit
du 14 au 15 août 1947, le Pakistan a été créé le 14 août et l'Inde
est indépendante depuis le 15 août de la même année.



Devant le Fort rouge, là où l'Union Jack britannique avait été
abaissé pour toujours, il y a 60 ans, des enfants ont formé un
immense drapeau indien orange, vert et blanc et lâché des milliers
de ballons. A l'unisson, les médias se sont félicités d'une Inde
"libre, démocratique et en plein essor économique".

Rêves de grandeur...

"A 60 ans, l'Inde est plus sexy", a titré le Times of India.
Sexagénaire, le colosse asiatique se rêve en grande puissance. Il
se laisse bercer par les prédictions de banques étrangères le
propulsant au troisième rang mondial en 2025, devant le Japon. Pour
2050, l'Inde s'imagine à la première place, au coude à coude avec
la Chine et ayant terrassé les Etats-Unis.



Pour l'instant, elle est la 11e économie de la planète, forte d'un
Produit intérieur brut supérieur à 1000 milliards de dollars. La
croissance est au zénith, à 9,4%, le deuxième plus fort taux au
monde, derrière le rival chinois.



"Le meilleur est à venir", a promis Manmohan Singh, relayant
l'euphorie des élites indiennes depuis trois ans. Mais "pas d'excès
de confiance!", a averti le chef du gouvernement, élu en 2004 pour
réduire la pauvreté. Car le sous-continent demeure un "champion" de
la misère et des inégalités.

... malgré la pauverté

Manmohan Singh a rappelé les fléaux du sous-développement, des
"hontes nationales": pauvreté, malnutrition, chômage, crise
agraire, insurrections et violences religieuses ou entre castes.
Sur 457 millions de travailleurs, près de neuf sur dix gagnent
moins d'un demi-dollar par jour. 46% des enfants de moins de trois
ans souffrent de malnutrition, le taux d'alphabétisation plafonne à
60% et 78% des Indiens n'ont pas de toilettes. L'Inde compte aussi
le plus grand nombre de séropositifs au monde. Enfin, les
infrastructures sont dans un état lamentable, admettent les
autorités.



Manmohan Singh a donc promis plus d'argent pour l'éducation et la
santé. De fait, sur l'indice de développement humain, le géant se
traîne à la 126e place mondiale. "Pour réaliser nos rêves, nous
avons besoin d'une décennie de travail et de croissance durable", a
prévenu Manmohan Singh. Surtout, l'agriculture, qui représente 20%
du PIB et fait vivre les deux-tiers de la population, traverse une
crise profonde.

Aide aux paysans

Alors, pour "accroître la production agricole et relever le
niveau de vie des paysans, l'épine dorsale de l'Inde", le Premier
ministre a confirmé une aide de six milliards de dollars. Le pays
doit importer des céréales pour nourrir ses 1,1 milliard
d'habitants, alors qu'il est le 2e producteur mondial de blé. Signe
du malaise, des milliers de paysans cotonniers criblés de dettes se
sont suicidés ces dernières années.



Pour ses 60 ans, le pays était sous très haute sécurité après des
menaces attribuées au réseau Al-Qaïda et celles des multiples
rébellions du sous-continent. Au Cachemire indien, secoué depuis
1989 par une insurrection séparatiste islamiste, les commerces
étaient fermés et les rues désertées pour marquer "le jour noir" de
l'indépendance et réclamer "l'auto-détermination".



agences/hof

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Elizabeth II et Londres félicitent l'Inde

La reine Elisabeth II et le Premier ministre britannique Gordon Brown ont adressé mercredi leurs bons voeux à l'Inde à l'occasion du soixantième anniversaire de son indépendance. Londres s'est félicité des liens culturels entre les deux pays.

"J'ai beaucoup de plaisir à vous adresser ainsi qu'aux habitants de la République d'Inde mes voeux les meilleurs à l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance", écrit la reine dans un message à la présidente indienne Prathiba Devisingh Patil.

"Je célèbre la force de la relation anglo-indienne. Notre histoire, nos valeurs et nos espoirs sont et resteront durablement liés", a déclaré quant à lui Gordon Brown à son homologue indien Manmohan Singh.

Le ministre britannique des affaires étrangères David Miliband s'est félicité des liens culturels de plus en plus étroits entre les deux pays. Un million de personnes ont voyagé entre les deux pays l'an dernier.

Il y a un mois, le maire de Londres, Ken Livingstone, a donné le coup d'envoi à trois mois de festivités estivales consacrées à l'Inde, montrant ainsi sa volonté de resserrer ses liens avec l'une des économies les plus prospères du monde.

Le festival "India now" compte quelque 1500 événements artistiques au cours desquels théâtre, danse, musique, cinéma et gastronomie sont à l'honneur.

Née de la partition de l'Empire britannique des Indes dans la nuit du 14 au 15 août 1947, l'Inde est indépendante depuis le 15 août de la même année.