Le chef du Kremlin, plus proche allié de Minsk, a eu dans la journée trois conversations téléphoniques séparées avec Emmanuel Macron, Angela Merkel et le président du Conseil européen Charles Michel.
Tous trois l'ont appelé à favoriser "l'apaisement" en Biélorussie, souhaitant que Minsk "renonce à la violence". Charles Michel a également évoqué la possibilité d'impliquer l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Le dirigeant russe a de son côté mis en garde ses interlocuteurs et son interlocutrice contre "toute tentative d'ingérence étrangère" dans le pays. Il a dénoncé la "pression" exercée contre les autorités de l'ex-république soviétique.
Réunion extraordinaire de l'UE
La situation en Biélorussie doit faire l'objet mercredi d'un sommet extraordinaire des 27 dirigeants de l'Union européenne, en visioconférence, avec à la clé une extension des sanctions déjà décidées la semaine dernière après la répression violente des manifestations.
S'exprimant mardi devant son Conseil de sécurité, le président biélorusse a accusé le "Conseil de coordination", créé par l'opposition pour promouvoir une transition politique, de tenter de s'emparer du pouvoir.
Au pouvoir depuis 26 ans, Alexandre Loukachenko a de nombreuses fois rejeté l'idée d'un départ. Il a assuré encore lundi qu'il ne transmettrait jamais le pouvoir "sous la pression". Il a décerné mardi plus de 300 médailles à des membres du ministère de l'Intérieur "pour un service impeccable", malgré les critiques sur la répression violente des autorités.
agences/jop
Violente répression
Depuis l'élection contestée du 9 août, la pression ne cesse de monter sur Alexandre Loukachenko. Déclaré vainqueur avec 80% des voix, il fait face à des manifestations quotidiennes et à un mouvement de grève touchant plusieurs industries vitales à l'économie du pays.
Après l'élection, quatre soirées de manifestations avaient été matées par la force par la police, faisant au moins deux morts, des dizaines de blessés et plus de 6700 arrestations. Le ministère de l'Intérieur a fait état mardi d'un troisième décès, un jeune homme heurté par une voiture alors qu'il manifestait. Les personnes détenues ont fait état de passages à tabac et de tortures.