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Naples, ville propre selon Berlusconi

"Voir Naples et pourrir" n'est plus d'actualité pour Berlusconi.
"Voir Naples et pourrir" n'est plus d'actualité pour Berlusconi.
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a annoncé vendredi que «la phase dramatique» de la crise des déchets à Naples était «terminée». Mais il a averti qu'il faudrait trois ans pour trouver une solution durable.

«En 58 jours», depuis l'annonce par le gouvernement d'un plan
d'action pour régler la crise, «Naples et sa région sont redevenus
des endroits propres» alors qu'ils avaient «ruiné notre image à
l'étranger», s'est félicité le chef du gouvernement, à l'issue d'un
Conseil des ministres qui s'est tenu exceptionnellement dans cette
ville du sud de l'Italie.

Il a assuré que depuis le premier Conseil des ministres de son
mandat qui s'était tenu symboliquement à Naples le 21 mai, il
restait «moins de 2000 tonnes» de déchets à dégager sur les 50 000
qui jonchaient les rues de la ville et de sa région à l'époque.
«Une nouvelle phase commence aujourd'hui, celle qui consiste à
faire fonctionner le système de traitement des ordures avec la
construction des incinérateurs», a-t-il expliqué.

Mobilisation de l'armée

Le gouvernement a annoncé en mai l'ouverture de nouvelles
décharges et la construction de quatre incinérateurs. Silvio
Berlusconi a enfin annoncé vouloir lancer une campagne pour faire
de Naples la ville «la plus propre» d'Italie.



«Le traitement industriel complet des ordures sera prêt dans
environ trois ans, soit le temps nécessaire pour construire les
quatre incinérateurs requis», avait-il déclaré auparavant dans un
discours à Rome. Le premier de ces incinérateurs, qui fabriquera de
l'électricité en utilisant les déchets comme combustible, sera prêt
d'ici à la fin de l'année, a-t-il aussi dit.



Silvio Berlusconi a mobilisé l'armée pour empêcher la population
de bloquer l'accès à de nouvelles décharges. Naples a conclu des
accords provisoires qui lui permettent d'envoyer ses déchets dans
d'autres régions d'Italie et d'Europe.

"Objectif atteint"

Il a souligné devant le syndicat des agriculteurs Coldiretti
qu'il aurait à Naples la «fierté» d'annoncer que cet objectif était
maintenant atteint, les déchets malodorants ayant disparu des rues
de Naples et de ses faubourgs. Le traitement des ordures ménagères
est un problème chronique à Naples, troisième ville d'Italie, qui
se complique du fait de l'implication de la «camorra», la mafia
locale, dans cette entreprise très lucrative.



Les décharges officielles sont saturées depuis la fin de l'an
dernier et les tentatives d'en ouvrir de nouvelles se sont heurtées
à la résistance farouche de riverains qui ont érigé des barrages
afin d'interdire l'accès aux camions des éboueurs.



ats/cht

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Huit décharges illégales

Vendredi matin, huit décharges illégales ou contenant des déchets toxiques dans la région de Naples ont été placées sous séquestre vendredi matin, a indiqué la police de Caserta.

Ces décharges étaient sous le contrôle d'un clan mafieux.

Dix-sept suspects sont poursuivis dans le cadre de l'enquête, accusés notamment d'association de malfaiteurs de type mafieux, d'atteinte à l'environnement et de trafic illégal de déchets, selon un communiqué officiel.

Certains des suspects étaient déjà incarcérés pour d'autres délits, a précisé un porte-parole de la police.

Cinq des décharges se trouvent dans la localité de Giuliano, située au nord-ouest de Naples.

Trois ont été ouvertes illégalement et les cinq autres contenaient des déchets non autorisés en provenance du nord et du centre de l'Italie, notamment hospitaliers et industriels, selon un porte-parole de la police de Caserta, qui a dirigé l'opération avec celle de Naples.

Les huit décharges étaient gérées par le clan des Casalesi, le plus puissant de la mafia napolitaine, la Camorra.