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Six morts dans une fusillade près de Naples

Des habitants de Castelvolturno près du corps d'un des Africains morts.
Des habitants de Castelvolturno près du corps d'un des Africains morts.
Six Africains qui ont été criblés de balles près de Caserte (sud) dans la nuit de jeudi à vendredi. La camorra, la mafia napolitaine, est pointée du doigt. Cette fusillade semble être un règlement de comptes lié au trafic de drogue.

Deux Ghanéens, deux Libériens, un Togolais et un homme dont la
police ne connaissait pas la nationalité, ont été abattus jeudi
soir à Castelvolturno, sur le littoral au nord de Naples.

Trafic de drogue?

Les tueurs, qui étaient au moins six selon l'agence Ansa, ont
surpris les victimes dans un atelier de confection et ont tiré
quelque 130 balles, tuant cinq immigrés sur le coup, tandis qu'un
sixième Africain est mort à l'hôpital. La fusillade a aussi fait un
blessé, originaire du Ghana, qui a été hospitalisé.



"Il n'y a jamais eu autant de morts dans une fusillade. C'est un
record pour la région", a déclaré un responsable de la police.
Selon les enquêteurs, cette fusillade pourrait être liée à un
règlement de comptes entre le clan des Casalesi, le plus puissant
de la camorra, et les immigrés actifs dans le trafic de drogue.

Stratégie d'intimidation

"Cette hypothèse doit encore être confirmée", a souligné le
responsable de la police. "Techniquement, cette fusillade porte la
marque distinctive des Casalesi" qui contrôlent le trafic de drogue
et la prostitution entre Naples et Caserte, a déclaré Giacomo di
Gennaro, spécialiste en sociologie criminelle à Naples.



"La camorra fait vendre la drogue aux immigrés africains, nombreux
à Castelvolturno. Cette tuerie est peut-être la réponse du clan à
un groupe d'Africains qui voulaient devenir indépendant",
estime-t-il. "Elle fait partie de la stratégie d'intimidation des
Casalesi. Ils veulent démontrer que, malgré les arrestations et la
collaboration de repentis avec la justice, ils contrôlent le
territoire", poursuit-il.



ats/dk

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Un autre meurtre

La responsabilité de la camorra est aussi mise en cause dans le meurtre d'un Italien de 53 ans membre présumé d'un clan mafieux, propriétaire d'une salle de jeux, intervenu une vingtaine de minutes plus tôt dans la même localité.

La police examinait vendredi l'hypothèse d'un lien entre les deux affaires d'assassinats. Les deux fusillades auraient été commises par les mêmes tueurs, avec des mobiles différents toutefois, selon des sources policières citées par ANSA.

Les douilles retrouvées par les enquêteurs sur les lieux indiquent que des armes identiques (un revolver de calibre 9 et une kalachnikov) ont été utilisées lors des deux incidents.

La main de la Camorra derrière ces affaires

"C'est sûr que la camorra est derrière ces massacres. Ici, la mafia impose sa loi et agit en toute tranquillité", a réagi le maire de Castelvolturno Francesco Nuzzo.

"Jusqu'à ce que ces messagers de la mort soient vaincus, il y aura toujours un cimetière qui se remplit en raison de la haine et de la violence", a regretté l'archevêque de Naples, le cardinal Crescenzio Sepe.

Le journaliste Roberto Saviano décrit dans "Gomorra" les Casalesi comme "une confédération" de familles dont les activités, qui concernent aussi bien le trafic de drogue et d'armes, la prostitution, que le trafic de déchets toxiques, les travaux publics ou la grande distribution, s'étendent jusqu'en Europe de l'est.

En juin dernier, 16 membres du clan ont été condamnés à perpétuité dans le cadre du procès "Spartacus", à l'issue d'une enquête marquée par l'assassinat de cinq personnes qui avaient accepté de collaborer.