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L'ex-directeur de campagne de Trump a collaboré avec les services russes

Paul Manafort a échangé des informations avec les services secrets russes. [EPA - SHAWN THEW]
Paul Manafort a partagé des informations avec les services secrets russes. / Le Journal horaire / 26 sec. / le 19 août 2020
Le directeur de campagne de Donald Trump en 2016 a partagé des informations confidentielles avec un membre des services secrets russes, selon un rapport du Sénat américain publié mardi. Il a ainsi fait peser une menace "grave" pour les Etats-Unis.

Paul Manafort, consultant politique républicain de 71 ans, a communiqué directement et indirectement avec Konstantin Kilimnik, identifié comme un agent des services de renseignement russes, et Oleg Deripaska, un oligarque réputé proche du président russe Vladimir Poutine, avant et pendant ses six mois dans l'équipe de campagne du candidat républicain, a conclu la commission sénatoriale du renseignement à l'issue de trois ans d'enquête sur l'ingérence de Moscou dans la campagne présidentielle.

Ce cinquième et dernier chapitre du rapport de la commission est publié moins de trois mois avant la prochaine élection présidentielle, que la Russie tente de nouveau activement de perturber selon les services de renseignement américains.

Désinformation sur les réseaux sociaux

Le partage d'informations à l'époque, notamment des sondages électoraux internes et des détails sur la stratégie de campagne de Donald Trump, est intervenu alors que le renseignement militaire russe (GRU) et des groupes de pirates informatiques liés au Kremlin avaient lancé une campagne de désinformation sur les réseaux sociaux pour favoriser la victoire du milliardaire, souligne le rapport.

"Pris dans son ensemble, le haut niveau d'accès de M. Manafort et sa volonté de partager des informations avec des individus considérés proches des services de renseignement russes, spécialement M. Kilimnik et des associés d'Oleg Deripaska, représentaient une grave menace de contre-espionnage", explique la commission composée d'élus républicains et démocrates.

WikiLeaks savait probablement

Le rapport décrit également comment, à plusieurs reprises, l'équipe de Donald Trump a cherché l'aide de Moscou et de WikiLeaks pour salir la campagne de sa rivale démocrate Hillary Clinton.

WikiLeaks a du reste joué un rôle clé dans les tentatives de la Russie d'influencer l'élection en faveur du candidat républicain et savait probablement qu'il aidait ainsi les services de renseignement russes, estime la commission.

Les conclusions du procureur Mueller

La commission reprend l'essentiel des conclusions du procureur spécial Robert Mueller, qui avait souligné les nombreux contacts entre les membres de l'équipe républicaine et la Russie, tout en décidant de l'absence de preuves sur une collusion.

L'actuel président a toujours farouchement nié toute coopération avec la Russie et dénoncé une "chasse aux sorcières".

Paul Manafort, qui avait quitté son poste en août 2016, purge actuellement une peine de sept ans et demi de prison pour diverses fraudes débusquées dans le cadre de l'enquête du procureur Mueller. Il a été placé en résidence surveillée en mai en raison de l'épidémie de coronavirus.

Agences/oang

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