"Je vous demande de ne pas reconnaître ces élections frauduleuses. Alexandre Loukachenko a perdu toute légitimité aux yeux de notre nation et du monde", a déclaré Svetlana Tikhanovskaïa en anglais dans une vidéo adressée au Conseil de l'Europe et diffusée sur YouTube.
"Les élections du 9 août n'ont été ni équitables ni transparentes. Les résultats ont été falsifiés. Les gens, qui sont allés défendre leur vote dans les rues de leurs villes partout en Biélorussie, ont été brutalement battus, emprisonnés et torturés par le régime qui s'accroche désespérément au pouvoir", a poursuivi l'opposante.
"Cela se passe actuellement, au milieu de l'Europe", a-t-elle lancé. Depuis l'élection contestée du 9 août, la pression ne cesse de monter sur Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994. Il fait face à des manifestations quotidiennes et à un mouvement de grève touchant plusieurs industries vitales pour l'économie de son pays.
Sommet extraordinaire de l'UE
La crise a fait l'objet d'un sommet extraordinaire de l'UE à l'issue duquel le président du Conseil européen, Charles Michel, a promis des sanctions supplémentaires contre un nombre "substantiel" de dirigeants du régime responsables de "violences, de répressions et de fraudes électorales".
L'Union est "aux côtés" du peuple biélorusse, a ajouté Charles Michel, la chancelière allemande Angela Merkel précisant aux journalistes que les 27 ne reconnaissaient pas le résultat de l'élection du 9 août.
Réfugiée depuis le 11 août en Lituanie, Svetlana Tikhanovskaïa, dont le mari avait lui-même été arrêté après avoir fait acte de candidature à la présidentielle, a également évoqué dans sa vidéo la formation par l'opposition d'un "Conseil de transition" destiné à "faciliter la transition pacifique du pouvoir par le dialogue".
"Il appellera immédiatement à de nouvelles élections présidentielles équitables et démocratiques sous supervision internationale", a-t-elle fait valoir.
ats/reuters/gma
Loukachenko ordonne de mettre fin à la contestation
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a ordonné mercredi au ministère de l'Intérieur de mettre fin aux troubles après sa réélection contestée, rapporte l'agence de presse Belta.
Le chef de l'Etat a également ordonné un renforcement de la sécurité à la frontière pour empêcher l'intrusion de "combattants et d'armes".
Il a en outre annoncé que des salariés de la presse étatique qui s'étaient mis en grève dans le cadre des manifestations ne seraient pas autorisés à reprendre leur travail, ajoute Belta.
Appel du groupe de Visegrad à une solution politique
Les présidents des quatre pays du groupe de Visegrad ont appelé mercredi les autorités de Biélorussie à trouver une solution politique à la crise, alors que les manifestions se poursuivaient à travers le pays pour réclamer le départ du président Loukachenko.
"Nous appelons les autorités de la République de Biélorussie à ouvrir la voie à une solution politique et à respecter les droits de et libertés fondamentaux de l'Homme, tout en s'abstenant de recourir à la violence contre les manifestants pacifiques", ont écrit les président polonais, tchèque, slovaque, et hongrois dans une déclaration commune.