Selon un communiqué de la présidence générale des affaires des mosquées de la Mecque et de Médine, dix femmes viennent d’être engagées dans différents départements administratifs et techniques.
Le marché de l’emploi est ouvert aux Saoudiennes depuis 2016. De nos jours, si certaines femmes ont pu accéder à des postes importants dans les secteurs de la banque, de la sécurité publique, de la vente et de la restauration, les Saoudiennes peinent toujours à trouver du travail. Elles représentent 84% des demandeurs d’emploi dans un pays qui connaît un taux de chômage important.
Un pays conservateur qui s’essaie à des réformes
Dans ce pays conservateur et traditionnel, différents indicateurs pointent un renforcement du droit des femmes au cours de ces quatre dernières années sur l’impulsion du jeune prince héritier Mohammed Ben Salmane. L’homme fort du pays a établi un plan de route, "Vision 2030", qui vise à diversifier l’économie du royaume et à mettre fin à sa dépendance au pétrole. Il s’appuie notamment sur une meilleure reconnaissance de la place des femmes dans la société et l’économie saoudienne afin de promouvoir son projet de réforme.
Outre l’accès au marché du travail, les Saoudiennes peuvent désormais conduire et obtenir un passeport sans l’autorisation d’un représentant légal masculin. Mais si les mesures prises récemment offrent une plus grande liberté aux femmes, elles assurent au régime en place la possibilité de construire une image d’apparente modernité.
Pour certains analystes, ces avancées permettent aussi au prince héritier de compenser la débâcle de l’assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi qui critiquait précisément l’autoritarisme de Mohammed Ben Salmane.
Des militantes toujours réprimées
Les ONG qui dénoncent la main de fer du prince du prince et la situation catastrophique des droits humains en Arabie Saoudite ne s’y trompent pas.
Elles saluent les avancées sociales importantes qui ont eu lieu ces dernières années mais continuent à dénoncer la répression très dure des voix discordantes comme celles de militantes des droits des femmes, à l’instar de Loujain Al-Hathloul qui est toujours emprisonnée à l’heure actuelle et qui a subi des tortures et des sévices sexuels en détention.
Guillaume Henchoz / RTSreligion