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Les 2000 jours de captivité d'Ingrid Betancourt

Ingrid Betancourt a été enlevée le 23 février 2002
En 02, Ingrid Betancourt briguait la présidence colombienne
La Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, détenue par les FARC, passera jeudi le cap des 2000 jours de captivité, alors que perdure l'incertitude sur son véritable sort, les dernières preuves de vie remontant au mois d'août 03.

La dernière fois que ses proches ont réellement pu se sentir un
temps rassurés remonte au 31 août 2003, quand Ingrid Betancourt est
apparue, vivante, sur une cassette vidéo transmise par les Forces
armées révolutionnaires de Colombie, la guérilla marxiste.

Le film avait été en fait tourné au mois de mai. Depuis, plus
aucune preuve de vie directe. A l'exception peut-être du témoignage
d'un ancien otage des FARC parvenu à leur échapper au mois de mai.
John Franck Pinchao avait affirmé avoir partagé un temps la
captivité d'Ingrid Betancourt et assurait qu'elle était vivante et
en bonne santé, en dépit de conditions de détention très
pénibles.

Milliers d'otages

Les FARC, qui comptent 17'000 guérilleros, retiennent en otage
des milliers de personnes en Colombie. Mais ils proposent
d'échanger en particulier un groupe de 45 otages, dont Ingrid
Betancourt et trois ressortissants américains, contre 500 des
leurs, détenus par les autorités colombiennes.

Le sort d'Ingrid Betancourt et celui
de ses 44 compagnons d'infortune demeurent suspendus au bras de fer
qui se joue entre les FARC et le gouvernement d'Alvaro Uribe.



"Le gouvernement et la guérilla se trouvent dans un rapport de
force au sein duquel la douleur des familles apparaît tout à fait
secondaire", estime l'ancien ministre Camilo Gonzalez, aujourd'hui
directeur de l'Institut d'Etudes sur la paix (Indepaz). "Peut-être
que de la diplomatie secrète pourrait constituer une issue à cette
impasse", pense pour sa part Leon Valencia, ancien guérillero
désormais spécialiste des questions de paix.

Nicolas Sarkozy s'engage

La France a envoyé récemment une mission de négociations en
Colombie, mais est revenue sans preuve de vie formelle, a annoncé
fin juillet le président français Nicolas Sarkozy. On a des
éléments mais on veut une vraie preuve de vie", avait-il ajouté
avant d'assurer que "la diplomatie française ne laissera pas tomber
Ingrid Betancourt".



afp/mej

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Depuis son enlèvement

Ingrid Betancourt avait été enlevée le 23 février 2002 alors qu'elle se trouvait à plus de 600 km au sud-est de Bogota, dans le cadre des élections présidentielles, en compagnie de Clara Rojas, sa directrice de campagne pour le parti des Verts.

Depuis, les spéculations sur son sort sont allées bon train et les rumeurs aussi. "Au premier jour de l'enlèvement, nous avons commencé à recevoir toutes sortes d'informations, fausses pour beaucoup", a déclaré son deuxième époux Juan Carlos Lecompte, qui continue de remuer ciel et terre pour qu'Ingrid ne finisse pas dans l'oubli et tenter de lui transmettre des messages.

La semaine passée, une journaliste de l'opposition vénézuélienne Patricia Poleo, s'appuyant sur des sources militaires anonymes, avait affirmé dans un article publié à Miami qu'Ingrid Betancourt se trouvait désormais en territoire vénézuélien en attente d'une libération imminente.

Cette information avait été démentie rapidement par le président vénézuélien Hugo Chavez tandis que la présidence française s'était refusée de "confirmer en aucune façon".

Fatiguée des fausses nouvelles, Yolanda Pulecio, la mère, a simplement déclaré: "Je le sens que ma fille est vivante".

Elle disait la semaine dernière attendre "quelque chose d'inespéré" et s'en remettre "à Dieu".