«Le cyclone a touché terre avec des vents soufflant à 160 km/h,
il tombe des trombes d'eau, des arbres sont tombés sur les routes.
La toiture d'un hôpital pour enfants a été emporté par le vent et
nous sommes en train d'évacuer les enfants», a déclaré à la chaîne
de télévision américaine CNN le gouverneur de l'Etat de Veracruz
Fidel Herrera.
Pour l'instant il n'y a «pas de victime», a-t-il encore ajouté.
L'ouragan a ensuite diminué sa vitesse en s'enfonçant dans le
Mexique et a été rétrogradé en catégorie 1 sur l'échelle de Saffir
Simpson, après s'être renforcé au dessus du Golfe du Mexique. Dean
est entré sur la côte Emeraude, sur le Golfe du Mexique, près de la
ville de Tecotutla à 18h30 (heure en Suisse), selon le Centre
américain des ouragans (NHC).
Evacuation et état d'urgence
De fortes pluies s'abattaient sur toute la région qui borde le
Golfe du Mexique. Les rivières Orizaba, Blanco et Chiquito ont
atteint leur seuil d'alerte avant l'entrée de l'œil de l'ouragan
sur le territoire mexicain. En 1999, ces rivières étaient sorties
de leur lit et avaient occasionné des inondations
catastrophiques.
L'état d'urgence a été décrété dans 89 municipalités de l'Etat de
Veracruz. Des quartiers de Poza Rica et de Tuxpan, deux villes près
de Tecotutla, ont été évacués.
La ville de Nautla, sur la côte Emeraude, était balayée mercredi
matin par le vent et la pluie, la mer était déchaînée, a constaté
l'AFP. Un gymnase a été aménagé en abri anticyclonique et de
nombreux habitants de la zone, par laquelle devait passer le centre
de l'ouragan, étaient venus s'y réfugier, notamment des paysans. A
titre préventif, l'électricité y a été coupée.
L'Etat de Veracruz est une région fortement peuplée, où environ
3,5 millions de personnes vivent dans des zones à risque.
Les touristes épargnés
Après avoir touché la côte caraïbe du Yucatan en catégorie 5,
avec des vents dépassant 300 km/h, les vents ont diminué et étaient
de 140 km/h. Les vents de force cyclonique (au-delà de 118 km/h)
s'étendaient jusqu'à 110 km autour de l'œil du cyclone.
Dans la péninsule du Yucatan, Dean a laissé derrière lui des
inondations, des arbres arrachés et des dégâts mineurs aux
bâtiments et aux infrastructures. En revanche, de nombreuses
maisons construites en bois et en tôle ont été lourdement
endommagées.
Les destinations touristiques - Cancun, Playa del Carmen, Tulum et
l'île de Cozumel - ont été épargnées. Plusieurs dizaines
d'habitants et de touristes avaient été évacués à titre
préventif.
afp/ant
Reprise du travail sur les plate-formes pétrolières
Les techniciens des plates-formes off-shore de la compagnie pétrolière mexicaine PEMEX va regagner le Golfe du Mexique pour reprendre au plus tôt la production, a annoncé mercredi la société publique, qui avait fermé ses installations pendant le passage du cyclone Dean.
"Le directeur général de PEMEX, qui a répété l'engagement de normaliser les opérations le plus vite possible, a souligné que le retour des employés avait commencé plus tôt que prévu".
Quelque 18.197 salariés de PEMEX avaient été évacués dimanche et lundi.
Mercredi après-midi, PEMEX a estimé qu'il n'y avait plus de danger pour "le retour du personnel technique pour entamer le processus graduel de reprise de la production d'hydrocarbures dans la région", après une inspection des infrastructures.
Pendant le passage de l'ouragan, la production de PEMEX a été amputée de 2,65 millions de barils de pétrole par jour.
La production sera totalement rétablie dans le courant de la semaine prochaine, selon PEMEX.
Visite de Fillon
Le Premier ministre français François Fillon a lui déclaré mercredi à la Martinique que le gouvernement avait la volonté «d'effacer totalement» les conséquences de l'ouragan Dean qui a frappé la semaine dernière les Antilles.
En visite à Rivière-Pilote, une commune du sud de l'île, le plus durement touché par le cyclone, il n'a fait aucune annonce d'aide chiffrée, dans l'attente d'une évaluation précise des dégâts. Electricité de France (EDF) s'est elle fixé pour objectif de rétablir le courant pour 70 % de ses clients en Martinique avant la fin de la semaine.