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Le monde selon Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy est actuellement en visite du Proche-Orient.
Nicolas Sarkozy s'est exprimé devant les ambassadeurs de France
Dans son premier discours de politique étrangère, Nicolas Sarkozy s'est exprimé lundi sur les enjeux qui attendent le monde. Il a défendu la nécessité d'une «Europe forte» et d'un calendrier clair pour le retrait des troupes d'Irak.

Le président français a souhaité que la France soit au premier
plan sur la scène internationale et que pour cela, l'Europe serait
sa «priorité absolue». «Je suis de ceux qui pensent qu'il n'y a pas
de France forte sans l'Europe», a-t-il dit dans ce premier discours
de politique étrangère depuis son investiture le 16 mai, prononcé à
l'ouverture de la conférence annuelle des ambassadeurs
français.

Il a notamment annoncé de prochaines «initiatives très fortes»
pour l'Europe de la défense. Il a souhaité la création «d'ici la
fin de l'année» d'un «comité de dix à douze sages de très haut
niveau» pour réfléchir à l'avenir de l'Europe. Au passage, il a
adouci sa position sur son refus d'une adhésion de la Turquie à
l'UE. Il a évoqué lundi la possibilité de relancer les négociations
d'adhésion d'Ankara, mais il a conditionné cette évolution à une
réflexion de fond de l'UE sur son avenir.

USA: alliés, mais pas alignés

Souvent qualifié de «pro-américain», Nicolas Sarkozy a plaidé
pour «l'amitié» entre Paris et Washington. Mais «alliés ne veut pas
dire alignés et je me sens parfaitement libre d'exprimer nos
accords comme nos désaccords, sans complaisance ni tabou», a-t-il
dit.



Sur le dossier irakien, le président français a ainsi déclaré que
la France avait été et restait «hostile» à la guerre américaine en
Irak. Selon lui, seule une «solution politique» peut mettre fin au
bain de sang entre sunnites, chiites et kurdes. Cette solution
«passe par la marginalisation des groupes extrémistes et un
processus sincère de réconciliation nationale», a-t-il dit. «Elle
implique aussi que soit défini un horizon clair concernant le
retrait des troupes étrangères».

Contre un «Hamastan»

Nicolas Sarkozy a notamment dénoncé la création d'un «Hamastan»
dans la bande de Gaza et le risque d'une «prise de contrôle de tous
les territoires palestiniens par les islamistes radicaux». Des
critiques rejetées par le Hamas, qui «ne cesse de répéter qu'il ne
souhaite pas créer une entité particulière à Gaza», selon son
porte-parole Sami Abou Zouhri.



Autre point chaud, et «sans doute la plus grave» crise, celle de
l'Iran: Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il était «inacceptable» que
Téhéran puisse se doter de la bombe atomique. Le président français
a par ailleurs critiqué la «brutalité» avec laquelle la Russie
affirme son statut retrouvé.



Il s'en est aussi pris à la «politique de puissance» de la Chine,
qui tente de contrôler les ressources naturelles africaines et
«bafoue» les règles sociales, de la propriété intellectuelle et de
l'environnement. Un responsable socialiste, Jean-Luc Mélenchon, a
affirmé qu'avec ce discours, Nicolas Sarkozy s'alignait sur «la
vision du monde défendue par le président Bush et les
néo-conservateurs américains».



afp/sun

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Lutte incessante contre le terrorisme

Reprenant la thèse contestée d'un «choc des civilisations», le locataire de l'Elysée a longuement décrit un monde menacé par le terrorisme, qui vise l'Occident comme le «monde musulman», ainsi que par le risque d'une confrontation avec l'Islam.

Il a souligné le «devoir» d'une «coopération totale» entre services de sécurité des pays visés face à cette confrontation «voulue par les groupes extrémistes tels qu'Al-Qaïda qui rêvent d'instaurer, de l'Indonésie au Nigeria, un califat rejetant toute ouverture, toute modernité».

«Si ces forces devaient atteindre leur sinistre objectif, nul doute que ce siècle serait pire encore que le précédent», a-t-il mis en garde.

«Pensons à ce qui se passerait demain si les terroristes utilisaient des moyens nucléaires, biologiques ou chimiques», a-t-il ajouté.

Position sur la Turquie saluée

L'Union européenne, dont plusieurs responsables avaient averti Nicolas Sarkozy des conséquences d'une remise en cause des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, a salué lundi ses déclarations selon lesquelles il pourrait accepter la poursuite des discussions avec Ankara.

L'opposition socialiste en France a aussi relevé lundi des "évolutions fortes" dans le discours de Nicolas Sarkozy, notamment le fait de réclamer un calendrier clair de retrait des troupes américaines d'Irak, la nécessité d'une "Europe forte" et son ouverture sur la Turquie.