Modifié

Sarkozy bientôt de retour sur terre?

Nicolas Sarkozy est actuellement en visite du Proche-Orient.
Les premières difficultés s'annoncent pour Nicolas Sarkozy
Après quatre mois au pouvoir, Nicolas Sarkozy voit se profiler les premières difficultés. Un climat social qui se tend, des Européens qui s'agacent, une conjoncture économique morose et même... une équipe de rugby qui déçoit.

Certes, Nicolas Sarkozy reste à un haut niveau de popularité,
mais à l'approche de l'automne, le temps semble se couvrir pour le
chef de l'Etat. «Il y a eu un incontestable succès de démarrage qui
explique le très haut niveau de ce qu'on a appelé l'état de grâce»,
estime Jean-Luc Parodi, conseiller politique de l'institut IFOP.
Selon cet institut, 62% des Français approuvent l'action de Nicolas
Sarkozy. Ils étaient 67% en août.

Prévisions trop optimistes

«Mais des difficultés dans l'environnement économique et social
se font jour. Jusque là, on ne les voyait pas à cause de l'effet
lune de miel qui a duré de mai à début août», analyse Pascal
Perrineau, de l'Institut des sciences politiques de Paris. Premier
souci, la croissance, qui place Paris en queue de peloton en
Europe.



L'OCDE ne table que sur 1,8% pour 2007, et la Commission
européenne sur 1,9% (contre 2,4% auparavant). Les économistes
jugent désormais les prévisions françaises trop optimistes, et les
ministres européens de l'Economie, réunis jusqu'à samedi à Porto
devraient réclamer des comptes à Paris sur la maîtrise des déficits
publics.

Chercher la croissance

Le président français a répété à l'envi qu'il irait «chercher la
croissance» si elle n'est pas au rendez-vous, en accélérant les
réformes, après un premier train de mesures fiscales votées cet été
qui vont coûter au moins 13 milliards d'euros à l'Etat par an. Les
contraintes économiques «rendent plus complexe le retour à une
forte croissance qu'avait affiché le président avec le volontarisme
qui est le sien», constate aussi Pascal Perrineau.



Les réformes libérales voulues par Nicolas Sarkozy se sont
jusqu'ici heurtées à très peu de résistance à cause de la faiblesse
d'une opposition socialiste divisée et dont certaines des figures
les plus populaires, comme Bernard Kouchner, ont été recrutées par
le nouveau président.

Régime des retraites contesté

Mais l'exécutif risque d'être prochainement confronté à sa
première épreuve de force syndicale, avec une réforme
potentiellement explosive des régimes spéciaux de retraite, qui
permettent à certains salariés de partir dès l'âge de 50 ans et à
des conditions avantageuses.



L'annonce surprise par le Premier ministre François Fillon que
cette réforme était prête a d'ailleurs placé le président français
en porte-à-faux et donné lieu aux premiers signes publics de
tension entre les deux hommes.

Le XVI de France déçoit

Mais avant, ce sont des terrains de rugby que pourrait venir une
autre déconvenue pour Nicolas Sarkozy. Chantre d'une "France qui
gagne", Nicolas Sarkozy comptait sur la Coupe du monde en cours, un
événement à ses yeux "fédérateur", pour entretenir sa popularité et
"doper" le moral des Français, voire aider un peu la
croissance.



Mais le XV de France a raté son entrée, battu par l'Argentine. Un
mauvais présage pour Nicolas Sarkozy?



agences/jab

Publié Modifié

Agacement européen

En Europe, après avoir joué un rôle majeur dans l'accord sur un «mini-traité», l'activisme de Nicolas Sarkozy semble susciter un certain agacement. Le président français a notamment heurté les Allemands en cherchant à les faire revenir sur leur politique d'abandon du nucléaire ou en demandant - selon le journal allemande «Rheinische Post» - à la chancelière Angela Merkel de tancer un ministre supposé lui avoir manqué de respect.

«Il ne faut pas que Nicolas Sarkozy, avec toute son habileté, apparaisse un jour aux yeux des Européens comme un touche à tout sur leurs propres problèmes», met en garde Jean-Luc Parodi, conseiller politique de l'institut IFOP.

Le plus Hongrois des Français

En visite en Hongrie vendredi, Nicolas Sarkozy, président «à moitié magyar», comme il l'a lui-même souligné, a soigné les liens entre Paris et Budapest. Sa visite intervenait à quelques mois de la présidence française de l'Union européenne.

Il s'agissait certes d'un voyage officiel à caractère diplomatique, où il fut beaucoup question de «partenariat stratégique», «de collaboration» en matière commerciale ou énergétique, alors que la France s'apprête, au second semestre 2008, à présider l'UE.

«Vous comprendrez que ce voyage n'est pas pour moi tout à fait comme les autres. Ce n'est pas sans une certaine émotion que je m'adresse à vous aujourd'hui.

Tant de liens me rattachent à la Hongrie», a cependant lancé Nicolas Sarkozy dès le début de son discours au Parlement hongrois. «La Hongrie, c'est la partie de mon père. Ce n'est pas tous les jours qu'on a un président de la République à moitié hongrois», a-t il ajouté.