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Grèce en feu: les secours sur tous les fronts

Le feu ravage toujours de nombreux endroits du pays
Le feu ravage toujours de nombreux endroits du pays
Soixante-trois morts, des villages évacués, des forêts et des cultures parties en fumée: les incendies faisaient toujours rage lundi en Grèce, tandis qu'une enquête préliminaire a été lancée et sept personnes inculpées pour incendie criminel.

"Nous poursuivons une lutte acharnée, notre priorité immédiate
concerne les victimes de ce sinistre", a déclaré le Premier
ministre grec Costas Caramanlis, lors d'une rencontre avec le chef
de l'Etat, Carolos Papoulias.

Vents violents

Avec un vent de plus de 70km/h, trente incendies menaçaient
toujours lundi l'ouest et le sud du Péloponnèse (sud), où
persistent les plus importants fronts, impossibles à circonscrire
jusqu'ici, malgré une baisse de la température à 33 degrés.



Plus de 800 pompiers et 800 soldats grecs, assistés de dizaines
pompiers venus de l'étranger avec 20 avions et 19 hélicoptères,
combattaient le feu sur la péninsule où ont péri jusqu'ici 59
personnes. La plupart sont mortes dans des villages isolés en
Elide, ainsi que sur l'île d'Eubée, où quatre personnes ont été
tuées.

Péloponnèse endeuillé

Les flammes ravagent les régions de Mégalopolis et les massifs
du Parnon et du Taygète, qui surplombe le Magne, dans le
Péloponnèse. C'est là qu'opèrent depuis lundi quatre avions
français envoyés dimanche de Paris avec 62 sapeurs-pompiers.



Le deuil et le désespoir règnent dans la région où une trentaine
de villages ont été évacués et des milliers d'hectares de forêt
sont partis en fumée. Plusieurs habitants isolés appelaient lundi à
l'aide les autorités via les télés locales.



"Nous suffoquons, nous n'avons pas de masques, nous ne pouvons pas
respirer", indique un habitant du village de Pinia sur une chaîne
privée. "En dix minutes, le village a été encerclé, mais nous avons
dû nous débrouiller seuls, il n'y avait pas un seul pompier",
raconte à l'AFP Spyros Petrakios, maire de Chrissafa sur le Mont
Parnon.

Aide helvétique lundi

Comme d'autres pays européens, la Suisse participe aussi à la
lutte contre les incendies en Grèce. Un hélicoptère Super Puma est
déjà sur place et trois autres étaient en route lundi. Un des
appareils, parti du Kosovo, a atterri vers midi à Athènes, a
indiqué Toni Frisch, chef de l'Aide humanitaire suisse. Trois
autres hélicoptères ont décollé de Suisse et sont en route pour la
Grèce.



Les quatre appareils sont munis chacun d'un réservoir d'une
capacité de 2500 litres d'eau. Les hélicoptères transportent plus
de trente personnes. Parmi ces dernières figurent trois
spécialistes de l'aide humanitaire, qui devaient ainsi rejoindre
deux autres experts sur place depuis dimanche. Ils s'attacheront
notamment à évaluer les besoins en assistance humanitaire
d'urgence.



ats/tac/nr

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Inculpations et fortes récompenses promises

Les pompiers ont annoncé lundi l'inculpation de sept personnes pour incendie volontaire ou négligence depuis vendredi, et 25 autres inculpations depuis début juin.

Le gouvernement a offert de fortes récompenses allant de 100'000 à un million d'euros (1,6 million de francs) à quiconque livrera des informations permettant d'arrêter des incendiaires.

Caramanlis n'échappe pas aux critiques

Tragiques et imprévus, les incendies qui ravagent la Grèce menacent le Premier ministre conservateur Costas Caramanlis. Il espérait gagner facilement des élections anticipées le mois prochain, mais se démène désormais pour contrer les critiques sur la gestion de la catastrophe.

«Catastrophe», «Honte!», «Incapables», «Des mesures immédiates pour indemniser les victimes», «Au pilori!» titraient lundi en Une les journaux grecs, très critiques vis-à-vis du gouvernement pour l'efficacité et la coordination des services de secours.

Les propos du premier ministre évoquant un «plan organisé d'incendiaires criminels » ont soulevé une polémique avec les forces de gauche. Ces dernières l'ont accusé de recourir au complot pour couvrir son «incapacité» à répondre à la «tragédie nationale».