Près de 750'000 membres de cette communauté musulmane ont fui en 2017 une épuration ethnique dans l'ouest de la Birmanie menée par l'armée et des milices bouddhistes. Ils sont venus grossir les rangs des quelque 200'000 Rohingyas déjà abrités au Bangladesh, legs de vagues de violence précédentes.
L'afflux massif de réfugiés a provoqué la naissance de camps tentaculaires dans le district de Cox's Bazar (sud-est du Bangladesh), constitués de huttes rudimentaires de bâches et bambous s'étendant à perte de vue et où règne une misère noire.
Aucune manifestation prévue
En raison de la pandémie de coronavirus, aucune grande manifestation n'était prévue dans les camps, contrairement aux années précédentes. "Il n'y aura pas de rassemblements, pas de travail, pas de prières dans les mosquées, pas d'activités d'ONG ou humanitaires, pas d'écoles coraniques, pas de distribution de nourriture", a déclaré à l'AFP Mohib Ullah, un leader rohingya dans les camps.
Les commerces et stands de thé, lieux de socialisation habituels, gardaient porte fermée mardi à Kutupalong, plus grand camp de réfugiés du monde, a constaté un journaliste de l'AFP. Les responsables rohingyas ont appelé le million de réfugiés à rester dans leurs huttes, mais une partie d'entre eux s'aventurait tout de même dehors.
"Aung San Suu Kyi est une terroriste, pas une lauréate du prix Nobel de la paix", proclamait l'une des affiches placardées dans le camp pour cette journée de commémoration, en référence à la dirigeante birmane.
afp/ebz
Accusations de génocide
Les grandes opérations de l'armée birmane avaient commencé le 25 août 2017, en riposte à des attaques d'un groupe rebelle rohingya. Les récits de massacres, viols et exactions nourrissent des accusations de "génocide" contre la Birmanie à majorité bouddhiste, où les musulmans rohingyas sont traités en parias depuis des décennies.