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Facebook a dû fermer la page d'un groupe pro-démocratie en Thaïlande

Diffusion d'une vidéo de Pavin Chachavalpongpun, l'administrateur du groupe Royalist Marketplace, lors d'un rassemblement contre le gouvernement thaïlandais le 10 août 2020. [Keystone - AP Photo]
Facebook veut attaquer la Thaïlande en justice / Le Journal horaire / 1 min. / le 26 août 2020
Alors que les manifestations anti-gouvernementales s'enchaînent en Thaïlande, tout comme les arrestations, ce sont désormais les réseaux sociaux qui sont bridés dans le pays. Facebook veut contester cette décision devant la justice.

Ils étaient un million d'abonnés au groupe Facebook Royalist Marketplace, pour parler d'une réforme de la monarchie. Un sujet tabou en Thaïlande où critiquer le roi peut valoir jusqu'à 15 ans de prison. Désormais, l'accès à ce groupe est bloqué en Thailande.

Si le réseau s'est plié aux exigences de l'Etat, qui juge la page illégale, Facebook a communiqué mardi qu'une action en justice allait être lancée et que l'entreprise envisageait de renoncer à ses investissements dans le pays.

Le réseau social a été "obligé" de prendre cette décision sur injonction du gouvernement thaïlandais, a déclaré à l'AFP un porte-parole de Facebook. Les demandes comme celle-ci "contreviennent au droit international (...). Nous travaillons pour protéger et défendre les droits de tous les internautes et nous nous préparons à contester légalement cette demande" a -t-il ajouté.

>> Lire aussi : La répression du mouvement pro-démocratie thaïlandais s'accentue

Déjà un nouveau groupe

Quelques heures après la fermeture de Royalist Marketplace, un nouveau groupe a été crée et rassemble déjà près d'un demi-million d'abonnés.
Quelques heures après la fermeture de Royalist Marketplace, un nouveau groupe a été crée et rassemble déjà près d'un demi-million d'abonnés.

Dans la foulée, les militants ont créé un nouveau groupe qui compte déjà un demi-million d'utilisateurs. Le Premier ministre Prayut Chan-o-cha a lui fermement défendu l'action de son gouvernement mardi.

"Nous avons pris des mesures contre ces pages (Facebook) en vertu de nos lois. Nous ne l'avons pas fait en tant que dictature", a-t-il déclaré aux journalistes. "Tout le monde doit respecter la loi de chaque pays ... toute personne qui choisit le contraire doit faire très attention", a-t-il dit, ajoutant que la Thaïlande se défendrait si un procès était intenté contre elle.

Depuis le mois de juillet, les manifestations menées par les étudiants sont presque quotidiennes. Le pays traverse une crise économique sans précédent en raison du Covid-19. La Banque mondiale estime que plus de 8 millions de travailleurs thaïs pourrait se retrouver au chômage et près de 10 millions vivre avec moins de 5 dollars par jour.

Les cas s'enchaînent

Facebook est au centre de plusieurs polémiques dans la région. En Inde, l'opposition accuse le réseau de n'avoir pas retiré des messages haineux d'un élu nationaliste hindou par crainte de répercussions négatives pour ses affaires dans le pays. Au Vietnam, Facebook aurait censuré des publications jugées critiques à l'égard du gouvernement vietnamien, selon Amnesty International.

Si Facebook se pose traditionnellement en défenseur de la liberté d'expression, le réseau social ferme régulièrement des comptes dans son propre pays. 900 pages et groupes liés à une théorie complotiste pro-Trump viennent d'être supprimés en pleine campagne présidentielle.

Pascal Wassmer/agences

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Les réseaux se préparent à des scénarios catastrophes avec Trump

Et si le président américain sortant Donald Trump, en cas de défaite, tentait de prétendre sur les réseaux sociaux qu'il avait gagné la présidentielle de novembre? C'est l'un des nombreux scénarios problématiques auxquels Facebook et Twitter, entre autres, se préparent activement, à un peu plus de 2 mois de l'élection présidentielle.

Selon le New York Times, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, tient des réunions quotidiennes avec d'autres responsables sur les risques que ses plates-formes puissent être utilisées pour contester les résultats. Le président américain met régulièrement en doute la fiabilité du vote par correspondance, une méthode prisée aux Etats-Unis, et cruciale en période de pandémie.

"Nous avons déjà réalisé une série d'exercices d'urgence et de simulations pour imaginer des situations possibles et nous assurer que nous sommes prêts à y faire face", déclarait récemment Nathaniel Gleicher, le directeur des règlements sur la cybersécurité de Facebook, lors d'une conférence de presse.

"Facebook marche sur une corde raide", a expliqué à l'AFP Adam Chiara, professeur de communication à l'université de Hartford. "Son principe de base est d'encourager la liberté d'expression, pas de la restreindre".

Facebook et Twitter ont déjà sévi, en épinglant des notes d'information sur des posts de Donald Trump sur le vote par correspondance, jugés trompeurs et dangereux pour la bonne marche du scrutin.

Contrairement à Twitter, Facebook a jusqu'à présent autorisé les publicités politiques, mais pourrait les bannir après l'élection si jamais si le groupe le jugeait nécessaire pour lutter contre la désinformation, selon le New York Times.

ATS