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La Grèce commence à chiffrer les dégâts

La récolte des olives aurait dû commencer à l'automne
La récolte des olives aurait dû commencer à l'automne
Bénéficiant enfin d'une accalmie sur tous les fronts d'incendies qui ravagent le pays depuis une semaine, la Grèce a commencé vendredi à faire les comptes des dégâts et se tourne vers l'Union européenne pour obtenir de l'aide.

Pour la première fois un optimisme relatif régnait à la cellule
de coordination des pompiers: "la situation évolue bien, plus
aucune zone habitée n'est directement menacée", a déclaré un
responsable de ce service.

Si l'absence de vent travaillait pour les pompiers, la remontée
du thermomètre, avec 40 degrés prévus jusqu'à samedi, entretenait
toutefois l'inquiétude: "l'idée est de remporter la bataille
aujourd'hui", avant la reprise des vents à partir de dimanche,
ajoutait ce responsable.



Sur les trois gros incendies persistant à l'ouest et au sud du
Péloponnèse et sur l'île d'Eubée, au nord-est d'Athènes, une
centaine de pompiers assistés de 150 soldats continuaient de livrer
combat, avec le soutien de sept bombardiers d'eau et cinq
hélicoptères.

Le chiffre de 600 millions évoqué

Parallèlement, les autorités ont commencé à chiffrer les dégâts
et à en fournir une évaluation à l'Union européenne pour obtenir
son aide. Dans l'attente d'un inventaire précis des dommages, la
commissaire européenne à la Politique régionale Danuta Hübner, qui
a survolé dans la matinée les zones sinistrées, a indiqué que l'UE
pourrait débloquer jusqu'à 600 millions d'euros cette année pour la
reconstruction des zones ravagées.



Elle a cité comme ordre de grandeur pour évaluer les dégâts le
montant de 4 milliards d'euros "avancé par les médias", qu'elle a
toutefois jugé "exagéré". "La Commission est prête à aller très
vite, avec toute l'assistance technique, légale et financière que
nous pouvons offrir", a-t-elle souligné, alors que les partenaires
européens de la Grèce ont déjà volé à son secours avec l'envoi
d'importants renforts aériens pour éteindre les feux.

Impact sur la croissance

Selon le ministère de l'Economie, "l'impact des feux sur la
croissance ne devrait pas dépasser 0,3% du PIB", les régions
touchées, principalement vouées à une production agricole pour la
consommation locale, ne contribuant qu'à un faible niveau de
l'économie nationale. Au niveau du pays, "les retombées sur
l'économie sont limitées (...) le budget ne doit pas être affecté",
a insisté le ministre Georges Alogoskoufis.



Objet de vives critiques pour sa gestion de la crise à près de
deux semaines de la tenue d'élections législatives, le gouvernement
conservateur a rapidement versé à quelque 20'000 sinistrés une
première aide d'urgence pour un montant total de 72,5 millions
d'euros.



afp/ant

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250'000 oliviers brûlés

Le gouvernement a aussi promis de se consacrer à la relance économique des zones sinistrées. Car au niveau de l'économie locale l'impact des feux est désastreux, avec une chute attendue d'environ la moitié de la production agricole et des menaces sur la viabilité des entreprises touristiques de la région, surtout de petites unités familiales.

"Les gens ne vont même pas avoir d'huile pour passer l'année, dans notre région, c'est du jamais vu", a indiqué Spyros Petrakios, le maire du village de Chrissafa, près de Sparte. Selon un premier bilan des préfectures touchées, 250'000 oliviers ont brûlé, alors que la récolte des olives devait commencer à l'automne. Plus de 40'000 têtes de bétails, moutons et chèvres, ont également été tuées.

Des dizaines de milliers d'hectares de forêts sont aussi partis en fumée dans ces incendies, au moins 150'000 dans le seul Péloponnèse, dont les bois du mont Taygète, un site naturel classé par l'UE. Soixante-trois personnes ont trouvé la mort dans les feux, principalement au début de la catastrophe, le 24 août.

Croatie: pompiers piégés par le feu

Six pompiers ont été tués et au moins onze autres grièvement brûlés jeudi alors qu'ils tentaient de maîtriser un incendie qui ravage l'île de Kornat, sur le littoral adriatique croate.

Les victimes se sont retrouvées cernées par les flammes. Mercredi, un autre pompier avait péri asphyxié en luttant contre un incendie sur l'île de Hvar.

Depuis juin, environ 13'000 hectares de terrains, dont plus de 1200 hectares de forêts, ont brûlé dans quelque 900 incendies survenus principalement dans des régions côtières croates. Une trentaine d'incendiaires volontaires font l'objet de poursuites judiciaires.