Mohamed Al-Fayed a saisi l'occasion pour réitérer ses
accusations de complot royal. «Je me bats depuis dix ans. Enfin,
nous allons avoir un jury composé de citoyens ordinaires et
j'espère (qu'il prendra) la décision à laquelle je crois, que mon
fils et la princesse Diana ont été tués par la famille royale», a
une nouvelle fois clamé Mohamed Al-Fayed avant de pénétrer dans la
Haute Cour de Londres.
Procédure anglaise spécifique
Mohamed Al-Fayed croit qu'un complot a été orchestré avec l'aval
du prince Philip, mari de la reine Elizabeth II, visant à empêcher
un mariage entre Diana et un musulman. Les polices française et
britannique ont en revanche toutes deux conclu à un «tragique
accident», survenu dans le tunnel du pont de l'Alma, le 31 août
1997.
C'est dorénavant au tour de la justice anglaise de lancer sa
propre enquête. Cette procédure, spécifique à l'Angleterre et au
pays de Galles, ne peut démarrer qu'après l'achèvement de
l'investigation policière.
Jurés sous escorte policière
L'enquête judiciaire a pour but de déterminer les circonstances
d'un décès violent ou inexpliqué. Ce n'est pas un procès, il n'y a
ni accusé ni condamnation. Onze jurés - six femmes et cinq hommes
ont été tirés au sort mardi matin avant de prêter serment.
Fait exceptionnel, les jurés bénéficieront d'une escorte policière
dans leurs déplacements de et vers la Haute Cour afin d'éviter tout
harcèlement médiatique.
Scott Baker, le juge qui préside l'enquête, a averti les jurés que
les audiences pourraient durer six mois. Le juge et les jurés se
rendront sur les lieux du drame à Paris les 8 et 9 octobre.
Paparazzis auditionnés
Les témoins, notamment des paparazzis et le garde du corps
Trevor Rees-Jones qui a survécu, devraient déposer à partir du 10
octobre, dont une vingtaine par visioconférence depuis la France.
Les avocats de Mohamed Al-Fayed ont convoqué 68 témoins.
ats/tac
Plainte d'Al Fayed irrecevable
La Cour européenne des droits de l'Homme a déclaré mardi irrecevable la requête formulée contre la France par Mohamed Al Fayed concernant son fils Dodi.
La requête introduite devant la Cour européenne des droits de l'Homme le 16 octobre 2002 portait sur les investigations des autorités françaises à la suite du décès de son fils ainsi que sur l'équité des procédures correspondantes.
La Cour a estimé que les points de désaccord entre le requérant et les juges d'instruction "ne sauraient suffire à démontrer l'existence de lacunes dans l'enquête ou de défauts entravant la capacité à établir les circonstances de la mort du fils du requérant".
Al Fayed se plaignait de la conduite de l'enquête officielle sur les circonstances du décès de son fils. Il dénonçait également le cloisonnement des deux procédures d'instruction et le caractère non contradictoire des expertises judiciaires médico-légales. Il invoquait enfin devant la CEDH le droit à un procès équitable et à un recours effectif.