D'un côté, des navires de guerre turcs ont procédé à "des exercices avec un destroyer américain", selon le ministère turc de la Défense.
De l'autre, "Chypre, la Grèce, la France et l'Italie se sont mises d'accord pour déployer une présence commune en Méditerranée orientale dans le cadre de l'Initiative quadripartite de coopération (QUAD)", a annoncé le ministère grec de la Défense.
Ces manœuvres ont commencé mercredi et doivent durer jusqu'à vendredi dans le sud et le sud-ouest de Chypre, selon une source militaire. Elles interviennent en plein accroissement des tensions entre la Turquie et la Grèce en Méditerranée orientale, où la découverte d'importants gisements gaziers ces dernières années a aggravé des disputes anciennes entre ces deux pays voisins concernant leurs frontières maritimes.
"Aucune concession"
Depuis le 10 août, le bâtiment sismique turc Oruç Reis accompagné d'une escorte navale se trouve dans cette zone, provoquant l'ire d'Athènes qui a répliqué en envoyant sur place des bâtiments. La France a averti Ankara que la Méditerranée orientale ne pouvait pas constituer "un terrain de jeu" pour des "ambitions" nationales.
En dépit des appels à la désescalade en provenance de l'Europe, des Etats-Unis et de l'Otan, le président turc Recep Tayyip Erdogan a aussitôt tenu dans un discours des propos au vitriol. Il a averti que la Turquie ne ferait "aucune concession" pour défendre ses intérêts gaziers en Méditerranée orientale. Il a appelé ses "interlocuteurs" à "se garder de toute erreur" qui mènerait à leur "ruine", dans une allusion à la Grèce qu'il n'a pas nommée.
Athènes sur "le qui-vive"
"Nos forces armées restent sur le qui-vive", a de son côté prévenu le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis devant le parlement, "la Grèce est aussi forte sur le terrain qu'elle l'est dans le dialogue". Le gouvernement grec attend que du président Erdogan qu'il "montre ce qu'il a dit à nos partenaires européens (...) c'est-à-dire qu'il amorce une désescalade dans sa rhétorique et dans ses actes", selon son porte-parole Stelios Petsas.
La petite île grecque de Kastellorizo, située à deux kilomètres des côtes turques, cristallise la colère d'Ankara. Selon Athènes, les eaux l'entourant sont sous souveraineté grecque, ce qui priverait Ankara de dizaines de milliers de km2 de zones maritimes riches en gaz.
Ankara réclame "un partage équitable des eaux en Méditerranée" et s'est dit prêt mardi à "un dialogue sans conditions préalables" avec la Grèce, qui, pour sa part, s'est dite disposée à dialoguer "mais pas sous les menaces".
ats/ther