"J'ai décidé de démissionner du poste de Premier ministre", a déclaré Shinzo Abe lors d'une conférence de presse, expliquant subir un retour de son ancienne maladie chronique, la rectocolite hémorragique ou colite ulcéreuse.
Shinzo Abe avait déclaré lundi avoir repassé des tests médicaux dans un hôpital de Tokyo, pour la deuxième fois en huit jours, relançant les rumeurs sur une altération potentiellement sérieuse de son état de santé.
Visiblement ému
Visiblement ému et en s'inclinant devant les caméras, Shinzo Abe s'est aussi dit "profondément désolé" envers le peuple japonais de quitter son poste environ un an avant la date initialement prévue et en pleine crise du coronavirus.
"Je vais continuer à remplir fermement mes fonctions jusqu'à ce qu'un nouveau Premier ministre soit nommé", a-t-il ajouté.
Porte ouverte pour des nouvelles élections
Le nouveau Premier ministre sera très vraisemblablement le vainqueur d'une nouvelle élection pour la présidence du Parti libéral-démocrate (PLD), la formation dont Shinzo Abe est actuellement le chef, sans avoir de successeur clairement désigné à l'heure actuelle.
Shinzo Abe a refusé vendredi d'exprimer publiquement une préférence pour un successeur, affirmant que "toutes les personnes dont les noms circulent sont des gens très capables".
Son fidèle conseiller Yoshihide Suga, actuel porte-parole du gouvernement, ainsi que le ministre des Finances Taro Aso figurent parmi les candidats pressentis.
afp/jfe
Record de longévité et popularité en baisse
Shinzo Abe occupe son poste de manière ininterrompue depuis fin 2012, un record de longévité pour un Premier ministre japonais (2799 jours d'affilée).
Il avait déjà battu un tel record en novembre dernier mais en comptant son premier passage à la tête du pays, bien plus éphémère (un an entre 2006 et 2007).
Popularité en chute
La popularité de Shinzo Abe a fondu ces derniers mois, l'opinion publique japonaise critiquant sa gestion de la pandémie du coronavirus.
Selon un sondage publié dimanche par l'agence de presse Kyodo, son cabinet n'a recueilli que 36% d'opinions favorables, son deuxième plus bas niveau depuis son retour au pouvoir en 2012.
Plus de 58% des personnes sondées se sont dites mécontentes de la façon dont son gouvernement gère la crise du Covid-19.