Condamnée l'an dernier à plus de 13 ans de prison pour "appartenance à une organisation terroriste", Ebru Timtik, qui était âgée de 42 ans, avait entamé une grève de la faim en février pour réclamer un procès équitable.
Avocate de cas sensibles
Avec Aytac Unsal, son confrère également en grève de la faim en prison, Ebru Timtik était membre de l'Association des avocats contemporains, spécialisée dans la défense de cas politiquement sensibles.
Les autorités turques accusent cette association d'être liée à l'organisation marxiste-léniniste radicale DHKP-C, un groupe qui a commis plusieurs attentats et est qualifié de "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.
Ebru Timtik a notamment défendu la famille de Berkin Elvan, un adolescent mort en 2014 des suites de blessures reçues lors des manifestations antigouvernementales de Gezi en 2013.
Eau sucrée, infusion et vitamines
Le mois dernier, un tribunal d'Istanbul avait refusé de libérer Ebru Timtik, en dépit d'un rapport médical indiquant que son état de santé ne lui permettait plus de rester en prison. Une demande similaire avait aussi été déposée en août auprès de la Cour constitutionnelle, sans succès.
Au lieu d'une libération, Ebru Timtik et Aytac Unsal avaient été transférés dans deux hôpitaux différents en juillet.
Ebru Timtik, qui ne consommait plus que de l'eau sucrée, des infusions et des vitamines au cours de sa grève de la faim, pesait 30 kg au moment de son décès, selon ses proches.
Indignation dans l'opposition
Quelques dizaines de personnes attendaient vendredi matin devant le Conseil de médecine légale d'Istanbul où le corps devrait être autopsié, selon une journaliste de l'AFP sur place.
La mort de l'avocate a indigné de nombreux élus de l'opposition. "Ebru Timtik a été envoyée à la mort sous nos yeux", a ainsi réagi sur Twitter Sezgin Tanrikulu, député du CHP (social-démocrate).
"Nous l'avons perdue à cause de la conscience aveuglée de la justice et des politiques. Son seul souhait était un procès équitable et honnête", a-t-il ajouté.
afp/jfe