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Rassemblement à Washington contre le racisme et les violences policières

Washington: des milliers de personnes rassemblées pour réclamer la fin des violences policières contre les Noirs
Washington: des milliers de personnes rassemblées pour réclamer la fin des violences policières contre les Noirs / 12h45 / 1 min. / le 29 août 2020
Entre écoeurement et détermination, une foule de manifestants antiracistes s'est retrouvée vendredi au coeur de Washington pour réclamer la fin des violences policières contre la minorité noire après des bavures qui ont rouvert les plaies raciales de l'Amérique.

Cinquante-sept ans jour pour jour après l'emblématique discours du leader de la lutte pour les droits civiques Martin Luther King, "I have a dream", des dizaines de milliers de personnes ont marché à nouveau sur la capitale fédérale pour réclamer l'égalité entre tous.

"Nous sommes fatigués des promesses non tenues", a lancé le révérend Al Sharpton devant le mémorial érigé en l'honneur du président Abraham Lincoln qui a aboli l'esclavage il y a un siècle et demi. "Les vies noires comptent et nous ne nous arrêterons pas avant qu'elles comptent pour tout le monde!", a-t-il ajouté.

Intitulée "Enlevez votre genou de nos cous", le mot d'ordre de la manifestation faisait référence à la mort de George Floyd, un quadragénaire noir asphyxié par un policier blanc le 25 mai à Minneapolis, dont le calvaire a déclenché un mouvement de protestation inédit depuis des décennies aux Etats-Unis.

"Submergé" par l'émotion, son frère Philonise a remercié les manifestants pour leur mobilisation. "J'aimerais tellement que George soit là pour vous voir...", a-t-il dit en pleurs, avant d'ajouter: "le changement est en train d'arriver parce que nous l'exigeons (...) nos leaders doivent nous suivre."

"Pas de justice, pas de paix"

Le père de Jacob Blake, grièvement blessé dimanche à Kenosha, dans le nord du pays, a lui fait scander "pas de justice, pas de paix", alors que l'agent qui a tiré sept balles dans le dos du père de famille n'a toujours pas été arrêté, ni inculpé.

>> Lire : L'adolescent arrêté pour les morts de Kenosha faisait partie d'une milice

Dernier outrage, selon son père: le jeune homme de 29 ans est menotté à son lit d'hôpital alors qu'il a perdu l'usage de ses jambes.

Ce drame, le plus récent d'une longue série, a rallumé les braises de la contestation, et entraîné des manifestations émaillées de violences pendant trois nuits à Kenosha, où deux personnes ont été abattues apparemment par un jeune de 17 ans qui, armé d'un fusil d'assaut, s'était joint à des milices censées défendre les commerces locaux.

>> Lire aussi : Deux morts à Kenosha lors de manifestations pour Jacob Blake

Les blessures infligées à Jacob Blake ont aussi déclenché un mouvement de protestation sans précédent dans le monde du sport. Après la décision des joueurs de basket-ball des Milwaukee Bucks de boycotter un match, la NBA a dû reporter plusieurs rencontres mercredi et jeudi. Les compétitions reprendront toutefois samedi.

Les orateurs ont salué les athlètes et déploré en revanche le discours du président Donald Trump qui, depuis des semaines, insiste sur les violences commises en marge des manifestations sans un mot sur le fond des revendications des Afro-Américains.

En campagne pour sa réélection, il se pose en défenseur de "la loi et de l'ordre" face à son rival démocrate Joe Biden, qu'il accuse de vouloir livrer les Etats-Unis au chaos.

>> Lire : "Vous ne serez pas en sécurité dans l'Amérique de Joe Biden"

Appel au vote

Une pancarte disant "Votez tôt" lors du rassemblement contre le racisme et les violences policières, le 28 août 2020 à Washington. [AFP - Artur Gabdrahmanov]
Une pancarte disant "Votez tôt" lors du rassemblement contre le racisme et les violences policières, le 28 août 2020 à Washington. [AFP - Artur Gabdrahmanov]

"Si le parti démocrate veut se ranger du côté des anarchistes, des agitateurs, des émeutiers, des pilleurs et des brûleurs de drapeau, c'est leur problème, mais en tant que président, je m'y refuse", a-t-il encore lancé jeudi soir en acceptant la nomination du parti républicain comme candidat.

"Toutes les familles ont dénoncé les pillages mais nous ne vous avons pas entendu dénoncer les balles tirées", a rétorqué le révérend Sharpton.

Sur une ligne tout aussi politique, plusieurs orateurs ont appelé les manifestants à voter massivement le 3 novembre. "Nous devons marcher vers les urnes pour défendre les libertés pour lesquelles les générations précédentes se sont durement battues", a notamment déclaré le fils de Martin Luther King, dont le père a été assassiné quand il n'avait que dix ans.

Appelant les manifestants à ne pas idolâtrer son père, il leur a lancé: "si vous cherchez un sauveur, levez-vous et mettez-vous devant un miroir."

>> Ecouter également le récit de Forum :

57 ans après la marche pour les droits civiques, le racisme suscite encore l’indignation dans les rues de Washington
57 ans après la marche pour les droits civiques, le racisme suscite encore l’indignation dans les rues de Washington / Forum / 2 min. / le 28 août 2020

agences/kkub

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