La mobilisation semblait aussi forte que lors des deux dimanches précédents, lorsque quelque 100'000 personnes ont défilé dans la capitale bélarusse.
Alexandre Loukachenko, 66 ans dont 26 à la tête de la Biélorussie, fait face à des protestations quotidiennes depuis la présidentielle contestée du 9 août, qu'il clame avoir remporté avec 80% des voix tandis que ses détracteurs dénoncent des fraudes.
140 arrestations
Le dimanche est devenu désormais le jour de ralliement le plus important, avec des foules importantes signalées aussi dans de nombreuses villes de provinces.
A Minsk, les manifestants étaient au rendez-vous, malgré les efforts pour les empêcher de se rassembler et les cortèges de se rejoindre. La police antiémeute était présente en masse aux côtés de militaires masqués et armés, en nombre plus important que le weekend précédent.
Les forces de l'ordre sont intervenues en début de manifestation arrêtant 140 personnes, selon le ministère de l'Intérieur cité par les agences russes. Mais elles n'ont pas fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades sonores ou de balles en caoutchouc, comme elles l'avaient fait contre les premiers rassemblements.
Accréditations retirées
Samedi, les autorités biélorusses ont retiré sans explications leurs accréditations à plusieurs journalistes travaillant pour des médias étrangers, dont l'AFP, AP, la BBC et Radio Liberty. Cette décision a été dénoncée par ces rédactions, par l'Allemagne et les Etats-Unis.
La figure de proue de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, réfugiée en Lituanie, a dit y voir "un nouveau signe que le régime est en banqueroute morale et ne tente de s'accrocher au pouvoir que par la peur et l'intimidation".
Sanctions européennes
Les résultats de la présidentielle ont été rejetés par l'Union européenne, qui prépare des sanctions contre des hauts responsables du pouvoir biélorusse et a exhorté Alexandre Loukachenko à dialoguer avec l'opposition.
Alexandre Loukachenko s'est pour sa part refusé à toute concession et dénonce un complot occidental destiné à le faire tomber. Vendredi, il a encore accusé les Occidentaux de vouloir le renverser dans le but d'affaiblir la Russie.
afp/gma et asch