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Pologne: défaite annoncée pour les Kaczynski

Le parti du Premier ministre J.Kaczynski devrait perdre le pouvoir
Le parti du Premier ministre J.Kaczynski devrait perdre le pouvoir
Les libéraux du parti Plateforme civique (PO), dirigé par Donald Tusk, sont les grands favoris des législatives polonaises de dimanche, qui ont pris l'allure d'un référendum contre le pouvoir controversé des deux frères jumeaux Kaczynski.

Les libéraux ont creusé l'écart ces derniers jours et étaient
crédités vendredi de 8 à 10 points d'avance devant le parti
conservateur Droit et Justice (PiS) des frères Kaczynski, avec des
scores allant de 34 à 44% des intentions de vote.

Société divisée

Plateforme civique, qui est un parti pro-européen, très libéral
pour les affaires économiques et conservateur sur les dossiers de
société, doit essentiellement son récent succès à la polarisation
extrême de la vie politique en Pologne. Le président Lech Kaczynski
et le Premier ministre Jaroslaw Kaczynski ont divisé la société
polonaise en raison de leur fixation sur la décommunisation, leur
mainmise sur les médias publics et leur désintérêt pour les
réformes économiques.



"Il y a une division claire entre les partisans des Kaczynski et
les autres", explique Pawel Ciacek de l'institut de sondage
SMJ/KRC. "C'est une sorte de référendum: est-ce qu'on veut les
Kaczynski ou bien est-ce qu'on ne les veut pas?". "Donald Tusk a
retrouvé ses forces parce qu'il est maintenant le leader du camp
anti-Kaczynski", ajoute Eryk Mistewicz, un consultant
politique.



"Il a suivi la même stratégie que Ségolène Royal. Comme en France,
il y avait "Tout sauf Sarkozy", ici on a "Tout sauf Kaczynski".
Mais à la différence de Ségolène Royal, Donald Tusk a largement
battu son principal rival, Jaroslaw Kaczynski, dans un duel
télévisé la semaine dernière. Le débat a été le tournant de la
campagne. Un sondage publié vendredi a même prédit que les libéraux
pourraient gagner exactement la moitié des 460 sièges de la Diète
(chambre basse).

Gauche aux abois

Depuis la fin du communisme, aucun parti polonais n'a réussi à
obtenir une majorité absolue en sièges à la Diète dans les cinq
élections démocratiques, disputées à la proportionnelle. En
conséquence, les principaux partis ont toujours été contraints de
former des coalitions pas toujours heureuses et souvent de courte
durée.



La gauche, chassée du pouvoir en septembre 2005 après des affaires
de corruption, n'a pas réussi à remonter la pente avec seulement
environ 12% des intentions de vote. Les sondeurs ne voient qu'un
seul autre parti franchir la barre des 5% des voix nécessaire pour
entrer au Parlement: le parti paysan PSL, qui pourrait être la
force d'appoint des libéraux comme il l'est déjà dans les
régions.



afp/kot

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Débâcle des alliés des jumeaux Kaczynski

Les libéraux trembleront jusqu'à la dernière minute. Ils se souviennent qu'à l'automne 2005 le PiS avait réussi à les coiffer sur le poteau lors des législatives et de la présidentielle, qui avait vu Lech Kaczynski battre Donald Tusk au second tour.

Cependant, aucun sondage ne suggère que le PiS puisse gagner une majorité absolue. Et, dans la configuration actuelle des sondages, aucun parti susceptible de s'allier avec lui ne devrait disposer de députés au Parlement.

Les alliés des Kaczynski jusqu'à l'été, l'extrême-droite ultra-catholique de la Ligue des familles polonaise (LPR) et le parti populiste Autodéfense, décrédibilisé par les frasques sexuelles de ses dirigeants, sont crédités de moins de 5% des voix.

L'hypothèse la plus probable est que seul Lech Kaczynski reste au pouvoir après le scrutin de dimanche. Président, il est élu jusqu'en 2010 mais sans le soutien du gouvernement de son frère, son pouvoir sera largement réduit.