Moins de quatre jours après la mise en examen de Kate et Gerry
McCann, la procédure judiciaire s'est fortement accélérée mardi
avec la remise du rapport d'enquête de la police judiciaire au
Parquet qui l'a ensuite transmis à un juge d'instruction.
Ce rapport, en dix volumes, comprend notamment les
comptes-rendus d'audition des parents de Maddie - seize heures
d'interrogatoire pour Kate, huit heures pour Gerry -, ainsi que les
résultats d'expertise médico-légale, portant sur des traces de sang
et de «vestiges biologiques» découverts dans une voiture utilisée
par les époux McCann.
Traces d'ADN
Selon des informations publiées par la presse locale, mais non
confirmées officiellement, les traces de sang découvertes dans le
coffre d'un véhicule loué par les époux McCann 25 jours après la
disparition de leur fille correspondent «à 80%» au profil génétique
de la petite Madeleine.
Des chiens spécialement entraînés ont détecté dans ce même coffre
une odeur de cadavre. D'autres traces et «vestiges biologiques
invisibles à l'oeil nu» avaient été trouvés début août dans la
chambre où dormait Maddie la nuit de sa disparition.
Interrogée mardi par les journalistes, la porte-parole du
ministère public s'est refusée à préciser si de nouvelles mesures
coercitives à l'encontre des parents de Madeleine avaient été
recommandées par le parquet.
Pressions sur la PJ
Les époux McCann, rentrés dimanche en Angleterre, plus de quatre
mois après la disparition de leur fille à Praia da Luz où ils
étaient en vacances, n'ont cessé de clamer leur innocence. Depuis
leur mise en examen, la police judiciaire portugaise, vivement
critiquée par l'entourage des McCann et par la presse populaire
britannique, était soumise à forte pression pour accélérer la
procédure.
Les enquêteurs avaient reçu lundi soir le soutien de leur
hiérarchie, par la voix du directeur national de la PJ, puis mardi
du ministre de la Justice Alberto Costa qui avait assuré avoir
«pleinement confiance dans le travail de la police judiciaire». A
ce jour, les enquêteurs portugais n'ont fourni aucune précision sur
la nature des soupçons pesant sur le couple McCann, mais, selon
leur entourage, les parents de «Maddie» sont suspectés d'homicide
involontaire et de dissimulation de cadavre.
Mardi, Gerry McCann, que son entourage disait la veille
«émotionnellement épuisé», a repris la plume sur le site
«FindMadeleine.com» pour réaffirmer que lui et son épouse n'ont
«joué absolument aucun rôle dans l'enlèvement de Madeleine» et
allaient «préparer leur défense contre d'éventuelles accusations».
Selon la presse, les McCann ont fait appel au cabinet Kingsley
Napley, prisé des célébrités, et qui a eu, entre autres clients,
l'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet.
agences/sun
Pas de détention pour l'heure
Lundi soir, le directeur national de la PJ Alipio Ribeiro avait démenti des informations de presse britannique affirmant que les échantillons analysés par le laboratoire médico-légal de Birmingham (Angleterre) correspondaient «à 100%» à l'ADN de la petite fille.
Il avait également estimé qu'en l'état actuel des choses, la détention provisoire du couple McCann n'était «pas envisagée», tout en rappelant qu'il «revient au ministère public de le décider».
Nouvelles recherches
De nouvelles recherches vont être entreprises dans l'enquête sur la disparition de la petite fillette. Elles permettront de décider d'éventuelles mesures de coercition à l'encontre de ses parents, a indiqué mardi à Lisbonne le procureur général de la République.
"L'enquête n'est pas terminée et de nouvelles recherches sont nécessaires », a affirmé Fernando José Matos dans un communiqué, après avoir reçu le rapport d'enquête de la police