Les principales fédérations de cheminots appellent à la grève et
comptent faire office de locomotive pour un mouvement plus large,
les syndicats d'autres secteurs étant désormais sur le pied de
guerre.
Les fédérations de cheminots CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC et Sud
appellent à cesser le travail le 18 octobre pour dénoncer en
premier lieu les modalités de réforme des régimes spéciaux de
retraite annoncées par Nicolas Sarkozy.
Grève longue en vue?
Et les fédérations de cheminots ne cachent pas qu'elles
souhaitent que leur mouvement fasse tâche d'huile. "Nous souhaitons
que la perspective de cette grève puisse amener à la construction
d'une mobilisation plus large sur les retraites. Les cheminots
seuls ne pourront régler la question des régimes spéciaux",
explique ainsi le secrétaire général de la CGT-Cheminots Didier Le
Reste.
Et même les syndicats qui ne se sont pas joints à l'appel, dans
l'immédiat, brandissent la menace d'un mouvement dur. "Si les
annonces restaient en l'état, la réponse sera à la hauteur de la
brutalité des mesures annoncées. Si on doit partir en grève, ce ne
sera pas une grève carrée, c'est-à-dire une grève de 24 heures,
mais une grève longue et dure", prévient ainsi le syndicat des
conducteurs de trains.
Intransigeant sur les principes
Pour sa part, Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il ne "transigera pas
sur les principes" de sa réforme des régimes spéciaux de retraites,
car elle est fondée sur "l'équité", dans un entretien jeudi soir à
la télévision.
"Nous négocierons tant qu'il le faut", mais "je ne céderai pas sur
ce principe, parce que c'est un principe d'équité", a-t-il déclaré
sur les chaînes TF1 et France 2, à propos de la réforme consistant
à aligner les régimes spéciaux de retraite dont bénéficient
certaines professions, sur les 40 ans de cotisation des autres
salariés.
Sur la réforme de la fonction publique, visant notamment à ne
remplacer qu'un départ à la retraite sur deux, et à introduire une
rémunération au mérite, il a défendu le principe de la rémunération
au mérite, et celui du non-remplacement d'un départ à la retraite
sur deux. "La France vit au-dessus de ses moyens", a-t-il souligné.
"J'ai été élu pour trouver des solutions aux problèmes de la
France", a-t-il insisté.
Pas choqué par les tests ADN
Il s'est dit favorable jeudi soir à des "quotas par régions du
monde" en matière d'immigration, ainsi qu'à des "quotas" par
catégories professionnelles, a fait savoir jeudi qu'il n'était pas
"choqué" par l'amendement Mariani introduisant des tests ADN pour
les candidats au regroupement familial, voté la nuit dernière par
les députés lors de l'examen du projet de loi Hortefeux sur
l'immigration (voir dans les liens "Immigration en France:
tests ADN approuvés").
het et les agences
DSK renonce à l'Elysée
L'ancien ministre socialiste Dominique Strauss-Kahn renonce à ses ambitions présidentielles en s'engageant à occuper la totalité de son mandat de cinq ans à la tête du Fonds monétaire international s'il devait être porté à la tête de l'institution de Washington.
La prochaine présidentielle aura lieu au printemps 2012, si le calendrier normal devait être respecté. Si "DSK" avait voulu se présenter à cette élection, il aurait dû quitter ses fonctions à Washington au moins un an auparavant pour obtenir la désignation de son parti et faire campagne.
La candidature de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI avait été proposée par Nicolas Sarkozy, qui voyait en lui "un homme de qualité, qui a une expérience et une compétence".
Lors de son grand oral de Washington, Dominique Strauss-Kahn a estimé que "l'existence même" du FMI, violemment contesté par les mouvements anti-libéraux et altermondialistes était en jeu. La tâche du futur directeur général sera "de reconstruire la crédibilité et l'efficacité du Fonds", a-t-il relevé.
Turquie et Iran: fermeté
Sur le plan international, Nicolas Sarkozy a réitéré qu'il ne pensait "que la Turquie ait sa place en Europe" tout en souhaitant qu'elle puisse bénéficier d'un "véritable partenariat" avec l'UE.
Il a par ailleurs souhaité des "sanctions plus fortes" contre l'Iran "si les sanctions actuelles ne sont pas suffisantes, mais ce n'est pas exclusif d'un dialogue avec les Iraniens".