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Washington sanctionne la procureure de la Cour pénale internationale

La procureure de la CPI Fatou Bensouda lors d'une conférence en 2014. [Keystone - Marcel Bieri]
Washington sanctionne la procureure de la Cour pénale internationale / La Matinale / 1 min. / le 3 septembre 2020
Les Etats-Unis ont annoncé mercredi des sanctions inédites contre la procureure de la Cour pénale internationale Fatou Bensouda. Washington souhaite ainsi dissuader la juridiction de poursuivre des militaires américains.

"Tout individu ou entité qui continuera à assister matériellement" la procureure "s'expose également à des sanctions", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo lors d'une conférence de presse.

Déjà engagé dans une offensive sans précédent contre la CPI, le président américain Donald Trump avait autorisé en juin des sanctions économiques contre ses responsables pour dissuader la juridiction de poursuivre des militaires américains pour leur implication dans le conflit en Afghanistan. La CPI avait alors déploré "une série d'attaques sans précédent" à son encontre, soulignant son indépendance.

Enquête pour crimes contre l'humanité

"Aujourd'hui nous passons de la parole aux actes", a expliqué Mike Pompeo, "car la CPI continue malheureusement de viser des Américains".

La Cour, qui siège à La Haye, aux Pays-Bas, a décidé en appel en mars d'autoriser l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité en Afghanistan malgré l'opposition de l'administration Trump.

Sanctions "inacceptables"

La CPI a condamné des sanctions "inacceptables". "Ces actes coercitifs, dirigés contre une institution judiciaire internationale et ses fonctionnaires, sont sans précédent et constituent de graves attaques contre la Cour, le système de justice pénale internationale" et "l'Etat de droit en général", a déclaré la CPI.

Ces mesures punitives "constituent une perversion ahurissante des sanctions américaines, censées pénaliser ceux qui violent les droits humains et les kleptocrates, utilisées ici pour persécuter ceux qui sont chargés de juger les crimes internationaux", a aussi réagi Richard Dicker, de l'ONG Human Rights Watch.

Amnesty International a condamné "une nouvelle attaque éhontée contre la justice internationale".

agences/asch

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