"Le Liban ne doit pas être abandonné à la solitude", a déclaré le pape François au Vatican, lors de l’audience qui a réuni près de 500 personnes. Inquiet pour l’avenir du Pays du cèdre, le souverain pontife a alerté: "Face au drame répété que chaque habitant du Liban connaît, nous prenons conscience du danger qui menace l’existence même de ce pays."
Le pontife a appelé à une journée de prière et de jeûne vendredi. Cette journée sera marquée, à Beyrouth, par la présence du cardinal Pietro Parolin, le numéro 2 du Vatican, envoyé par le pape pour exprimer sa solidarité avec le peuple libanais.
La jeunesse rêve de partir
Le pape a également encouragé les Libanais à ne pas quitter le pays. "N’abandonnez pas vos maisons et votre héritage. Ne faites pas tomber le rêve de ceux qui ont cru à l’avenir d’un pays beau et prospère", a-t-il insisté. Cet appel vise directement la communauté chrétienne, dont les jeunes souhaitent émigrer. La population chrétienne du Liban ne cesse de diminuer. Selon de récentes évaluations, elle représente entre 25 et 30% des Libanais, soit la proportion de chrétiens la plus importante des pays du Proche-Orient.
François a incité les responsables politiques libanais de s’engager pour la reconstruction en prenant en considération le bien commun et l’avenir du pays. "Aidez ce pays à renaître!", a-t-il lancé. Ce faisant, il a repris les mots du pape Jean-Paul II qui, en 1989, avait qualifié le Liban de "message de liberté" et d’exemple de pluralisme pour l’Orient comme pour l’Occident.
Montée de l’islam
La présence chrétienne au Liban est menacée par l’exil de la jeunesse. La pluralité des confessions chrétiennes (Eglises maronite, grecque-orthodoxe, melkite, arménienne, syriaque, chaldéenne) est aujourd’hui battue en brèche par la montée de l’islam.
Pour Luc Balbont, journaliste spécialiste du Moyen-Orient, les musulmans modérés craignent la montée du radicalisme islamique. Ils disent: "Si les chrétiens s’en vont, on est foutus."
Bernard Litzler - RTSreligion