"Il n'y a aucune raison d'accuser l'Etat russe", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que Moscou est prêt au "dialogue" avec Berlin et les Européens dans cette affaire.
Dmitri Peskov a insisté sur le fait qu'"aucune substance toxique" n'avait été détectée par les médecins russes lors de l'hospitalisation initiale d'Alexeï Navalny dans un établissement de Sibérie fin août.
"Pas profitable à qui que ce soit"
"Jusqu'ici, nous n'avons reçu aucune information" de la part de l'Allemagne en ce qui concerne les analyses ayant permis de conclure à l'empoisonnement de l'opposant, a ajouté Dmitri Peskov.
"Je ne pense pas, de manière générale, que l'empoisonnement de cette personne pourrait être profitable à qui que ce soit", a-t-il estimé. "Nous aimerions que nos partenaires en Allemagne et dans d'autres pays européens ne fassent pas de jugements hâtifs", a-t-il insisté.
Berlin veut des explications
Le porte-parole du Kremlin a également assuré ne voir "aucune raison" pour que des sanctions soient décrétées contre la Russie dans cette affaire.
La chancelière allemande Angela Merkel a pressé mercredi Moscou de s'expliquer après des analyses en Allemagne ayant montré qu'Alexeï Navalny a été empoisonné par un agent neurotoxique "de type Novitchok".
Cet agent neurotoxique avait déjà été utilisé contre l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia en 2018 en Angleterre, selon les autorités britanniques, qui en ont imputé la responsabilité à l'Etat russe.
ats/jfe
L'OIAC exprime sa "grave préoccupation"
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a exprimé jeudi sa "grave préoccupation" après les déclarations de Berlin selon lesquelles l'opposant russe Alexeï Navalny a été empoisonné par un agent neurotoxique, le Novitchok.
Le chef de l'OIAC, Fernando Arias, a ajouté que cette institution internationale basée à La Haye était prête à aider tout Etat membre qui demanderait son assistance.
"Conformément à la Convention sur les armes chimiques, tout empoisonnement d'une personne par l'utilisation d'un agent neurotoxique est considéré comme un usage d'une arme chimique. Une telle allégation est un sujet de grave préoccupation", a-t-il ajouté.
L'OIAC prête à apporter son secours
L'OIAC "continue de suivre la situation et se tient prête à se mettre en rapport et à assister tout Etat membre qui demanderait son assistance", a-t-il poursuivi.
L'Allemagne a indiqué mercredi qu'elle allait contacter l'OIAC sur le cas Navalny, hospitalisé à Berlin, mais n'a pas indiqué si elle demanderait son aide au titre de la Convention sur les armes chimiques.
De nombreux pays occidentaux ont pressé la Russie de faire toute la lumière sur l'emploi de cet agent chimique d'origine soviétique contre l'opposant. Moscou a une nouvelle fois rejeté jeudi toute implication de l'Etat russe.