Un mois après l'explosion, due à la présence d'une énorme quantité de nitrate d'ammonium, les causes du drame qui a fait 191 morts et soufflé des quartiers entiers sont toujours inconnues.
Les autorités libanaises ont refusé une commission d'enquête internationale mais accepté que des membres de la police fédérale américaine se joignent aux investigations. La France a lancé sa propre enquête, deux de ses citoyens ayant été tués.
Selon un bilan toujours provisoire, 191 personnes sont décédées dans la catastrophe du 4 août. Provisoire, car les secouristes s'affairent encore à creuser dans les décombres d'un quartier sinistré de Beyrouth.
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Un rythme cardiaque repéré
Une équipe spécialisé de secouristes chiliens récemment dépêchée dans la capitale libanaise a repéré jeudi, grâce à un chien renifleur et des scanners thermiques, des pulsations sous les décombres d'un bâtiment, donnant l'espoir de retrouver un survivant de l'explosion qui a détruit le 4 août des pans entiers de Beyrouth.
Vendredi matin, les secours soulevaient à la main les gravats du bâtiment, sans pour autant parvenir à un résultat.
"Après avoir enlevé les gros gravats, nous avons effectué de nouveaux tests pour surveiller le rythme cardiaque ou la respiration, et cela a révélé un faible rythme (...) sept battements par minute", a déclaré vendredi le coordinateur des recherches entre l'équipe chilienne et la Défense civile. La veille, un rythme de 16 à 18 battements par minute avait été détecté.
Des ONG réhabilitent des immeubles
Selon la Banque mondiale, les besoins de reconstruction immédiats se chiffrent de 605 à 760 millions de dollars pour cette année, et de 1,18 à 1,46 milliard pour 2021.
Dans certains quartiers, la reconstruction a partiellement commencé avec l'aide d'ONG, comme Offre-Joie - spécialisée dans la réhabilitation d'immeubles avec ses propres fonds -. et qui a déjà participé à des chantiers après des combats et des explosions.
L'organisation est notamment active dans le quartier de la Quarantaine, près du port de Beyrouth, un lieu lourdement touché par l'explosion. Dans les rues, des échafaudages sont installés autour des immeubles.
Des volontaires mettent la main à la pâte
Volontaires et ouvriers rémunérés s'activent pour tenter de panser les plaies de la Quarantaine, où la majorité des habitants sont restés sur place malgré les restrictions.
"Avec l'aide d'Offre-Joie, nous avons installé une cuisine dans une église. Ainsi, nous pouvons amener des repas aux personnes qui ne peuvent plus cuisiner chez eux", explique Wissam Diab, habitant du quartier.
D'autres ONG ont aussi distribué des bouteilles dans les maisons où il n'y a plus d'eau potable. En tout, Offre-Joie entend réhabiliter plus de quarante immeubles dans deux arrondissements. Le chantier devrait durer plusieurs mois.
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jfe avec agences
Un cratère de 43 mètres
Le 4 août à 18h08, une première explosion au port de Beyrouth est suivie par un incendie, puis une énorme déflagration, ressentie jusqu'à Chypre, à environ 200 km.
L'explosion, d'une puissance comparée à un séisme de 3,3 sur l'échelle de Richter, provoque un cratère de 43 mètres de profondeur et des dégâts matériels à des kilomètres à la ronde.
Quelques heures après le drame, le Premier ministre Hassan Diab affirme que l'explosion a été déclenchée par une cargaison de 2750 tonnes de nitrate d'ammonium stockée depuis plus de six ans "sans mesures de précaution" dans un entrepôt au port. Mais des experts estiment que la quantité de ce produit à haut risque ayant pris feu était moins importante.
Selon les autorités, des travaux de soudure le 4 août dans l'entrepôt auraient provoqué l'incendie, mais des observateurs mettent en doute cette version.
La Chaîne du Bonheur mobilisée
Après les dramatiques explosions du 4 août, la Chaîne du Bonheur appelle la population suisse à la solidarité avec le Liban. Les dons sont possibles sur www.bonheur.ch et sur le compte postal 10-15000-6, mention "Urgence Liban".