Borate, strontium, scandium ou encore tantale: ces minerais sont de plus en plus indispensables à l'industrie pour fabriquer des batteries, des aimants ou des cellules photovoltaïques.
L'Union européenne a ainsi dressé une liste de 30 matières premières dites "critiques".
Trop grande dépendance
Car un problème se pose pour l'UE: ces éléments sont souvent enfouis dans les terres rares et dans des sous-sols lointains, concentrés en Chine, au Chili ou en Turquie. D'autres se situent en Europe, mais les réserves sont mal connues et exploitées.
Ils sont pourtant indispensables à la transition numérique et écologique de l'économie européenne. Par exemple, les prévisions prévoient que l'Europe aura besoin de 60 fois plus de lithium en 2050 rien que pour ses batteries automobiles.
"Nous ne sommes plus une Europe naïve"
La Commission européenne a donc mis au point un plan pour sécuriser l'approvisionnement de l'UE. Cette stratégie passe par la cartographie des ressources, le développement de partenariats avec des pays producteurs ou encore le recyclage accru de ces matières déjà présentes dans beaucoup de produits.
La souveraineté et l'autonomie économique étaient déjà une priorité pour l'Union, ébranlée par les attaques politiques et commerciales constantes des Etats-Unis. La crise du coronavirus a aussi démontré sa dépendance à la Chine.
"Nous ne sommes plus une Europe naïve. Nous sommes un continent qui se met en position de négocier d'égal à égal avec les grandes puissances de ce monde et c'est dans ce contexte qu'il faut lire ce que nous annonçons aujourd'hui", explique le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton.
L'enjeu est réel pour l'Union européenne, car sans un bon accès à ces minerais, elle ne pourra pas réaliser son objectif de neutralité climatique en 2050.
Alain Franco/jfe