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La Serbie et le Kosovo s'entendent sur une "normalisation économique"

Le président serbe Aleksandar Vucic (g.) et le Premier ministre du Kosovo Avdullah Hoti (d.) se sent entendus à la Maison Blanche. [EPA - Anna Moneymaker]
Le président serbe Aleksandar Vucic (g.) et le Premier ministre du Kosovo Avdullah Hoti (d.) se sont entendus à la Maison Blanche. / Le Journal horaire / 34 sec. / le 4 septembre 2020
Le président serbe Aleksandar Vucic et le Premier ministre kosovar Avdullah Hoti ont signé vendredi, à la Maison Blanche, un accord sur une "normalisation économique". Il est censé contribuer à régler l'un des plus épineux conflits territoriaux du Vieux Continent.

"La Serbie et le Kosovo se sont engagés en faveur d'une normalisation économique", a annoncé le président des Etats-Unis depuis le Bureau ovale.

"Cela a pris des décennies car il n'y avait personne pour tenter le coup", a-t-il ajouté. "Il y avait beaucoup de disputes et maintenant il y a beaucoup d'amour", "l'économie peut rassembler les gens".

Ce sommet de Washington, inhabituel dans un processus traditionnellement mené par les Européens, visait officiellement à promouvoir le seul "renforcement des relations économiques" entre les deux pays.

Différend politique toujours profond

Présenté comme "historique" par la Maison Blanche, cet accord ne règle toutefois pas a priori le différend politique profond entre les deux pays des Balkans.

Belgrade refuse de reconnaître l'indépendance proclamée en 2008 par le Kosovo après la guerre de la fin des années 1990, qui a fait 13'000 morts. Et la Serbie est soutenue par ses alliés russe et chinois, tandis que les Américains figurent parmi ceux qui avaient immédiatement reconnu le nouvel Etat kosovar.

Les dirigeants serbe et kosovar étaient réunis depuis jeudi à Washington sous la médiation de Robert O'Brien, conseiller à la sécurité nationale du président Trump, et de l'émissaire américain Richard Grenell.

"Economie d'abord, questions politiques après"

Evoquant des pourparlers "très difficiles" et des pressions "énormes", la délégation serbe avait déploré jeudi une formulation, dans le projet d'accord soumis aux négociateurs, impliquant selon Belgrade la "reconnaissance mutuelle" entre les deux pays..

"Il n'y a aucun risque que je signe un document qui contiendrait la reconnaissance du Kosovo. Point final", a martelé Aleksandar Vucic, assurant que cet article avait finalement "disparu" après ses protestations.

"On va renverser le scénario, donner d'abord aux gens un peu d'espoir au sujet de la croissance économique, et réserver certaines questions politiques pour un second temps", avait expliqué dans la semaine un conseiller spécial de l'exécutif américain.

ats/asch

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Ambassade serbe à Jérusalem

La Serbie a parallèlement annoncé sa décision de déménager son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem d'ici juillet, tandis que le Kosovo a accepté d'instaurer des relations diplomatiques avec l'Etat hébreu.

L'administration Trump, qui a ébranlé nombre de ses alliés en reconnaissant unilatéralement Jérusalem comme capitale d'Israël, cherche à convaincre d'autres pays d'en faire autant - consciente qu'il s'agit d'un sujet cher à l'électorat évangélique du milliardaire républicain.

"La Palestine est victime des ambitions électorales de Trump"

"La Palestine est devenue la victime des ambitions électorales de Trump", a affirmé vendredi Saëb Erakat, secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), peu de temps après l'annonce du transfert de l'ambassade serbe en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.

L'équipe du président américain Donald Trump "fera tout pour assurer sa réélection, peu importe si cela anéantit la paix", a écrit sur Twitter le haut responsable palestinien, en allusion à la présidentielle prévue à l'automne aux Etats-Unis et à laquelle Donald Trump se représente.