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Bertrand Cantat va retrouver la liberté

Le rocker Bertrand Cantat a été libéré après quatre ans de prison
Bertrand Cantat en 2004, lors de son transfert vers la France
La demande de libération conditionnelle de Bertrand Cantat a été acceptée. Le chanteur, emprisonné depuis juillet 2003 après avoir provoqué la mort de sa compagne, l'actrice Marie Trintignant, sortira de prison mardi.

Le juge d'application des peines a pris cette décision lundi, a
indiqué l'avocat du chanteur de Noir Désir, Me Olivier Metzner. Le
parquet ayant déjà déclaré qu'il ne s'opposait pas à cette mesure,
il ne fera pas appel et Bertrand Cantat sortira de prison mardi, a
précisé l'avocat.

Le juge a fondé sa décision sur les efforts de réadaptation
sociale du condamné et sur ses perspectives de réinsertion sociale
et professionnelle, a précisé le procureur de la République. Il a
aussi expliqué que le rocker avait indemnisé complètement ses
victimes, deux des quatre enfants de Marie Trintigant, et n'avait
pas voulu les conséquences de ses actes.



"Je me réjouis de cette décision, qui permettra à Bertrand Cantat
de reconstruire son avenir et de décider ce qu'il fera sur le plan
artistique", a déclaré Me Metzner à Reuters. Il n'est pas sûr de
reprendre la chanson, a-t-il précisé.

Avis divergents

Si ses fans estiment qu'il a suffisamment payé son «coup de
folie», des associations de femmes se sont élevées contre sa
libération anticipée. «Je crains que sa libération très anticipée
n'apparaisse comme tristement significative pour tous ceux qui
luttent pour que soient enfin justement sanctionnées les violences
faites aux femmes», écrivait il y a quelques semaines la
réalisatrice Nadine Trintignant au juge d'application des peines.
La mère de la victime a tenté en vain de s'opposer à la sortie de
celui qui a provoqué la mort de sa fille, en écrivant notamment au
président Nicolas Sarkozy.



Pour l'avocat de Bertrand Cantat, le chanteur «portera le poids de
sa culpabilité qu'il a toujours assumée. D'autre part, il va devoir
faire face à un harcèlement d'une certaine presse qui va rendre sa
vie quasiment impossible, en tout cas au début».

Dispute mortelle

Bertrand Cantat a été condamné en mars 2004 à huit ans de prison
en Lituanie pour avoir provoqué la mort de sa compagne Marie
Trintignant, lors d'une dispute dans une chambre d'hôtel, le 27
juillet 2003 à Vilnius. D'abord emprisonné en Lituanie, il a été
transféré en septembre 2004 à la prison de Muret, près de
Toulouse.



Le leader du groupe Noir Désir sera soumis à des mesures de
contrôle et d'assistance psychologique pendant un an après sa
libération. Il devra s'abstenir d'évoquer l'affaire notamment sur
scène ou dans toute oeuvre audiovisuelle.



agences/kot

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Le rappel du drame

C'est lors d'une violente dispute dans un hôtel de Vilnius, dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003, que Bertrand Cantat a mortellement frappé sa compagne Marie Trintignant.

Le couple, qui vivait une passion exclusive depuis un an, séjournait depuis deux mois dans la capitale lituanienne, où Marie Trintignant participait au tournage d'un film sur Colette sous la direction de sa mère.

Plongée dans le coma, Marie Trintignant, mère de quatre enfants, était décédée le 1er août d'un oedème cérébral.

Un long imbroglio médiatico-judiciaire avait suivi, émouvant toute la France et le milieu de la musique.

La Meute dénonce

Fin août, l'association féministe La Meute avait dénoncé la possibilité de cette libération conditionnelle.

«Tuer un autre homme coûte plus cher que de tuer sa compagne», déplorait l'association.

Plusieurs sites internet de grands médias français proposaient des forums de discussions sur le thème: «faut-il libérer Cantat?».

«Marie n'est pas à moitié morte, pourquoi la peine serait-elle diminuée de moitié?», écrivait une internaute.