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Interdit de suicide assisté, un Français de 57 ans va se laisser mourir

Un homme atteint d'une maladie incurable souhaite mettre fin à ses souffrances et dénonce la non assistance à la mort en France
Un homme atteint dûne maladie incurable souhaite mettre fin à ses souffrances et dénonce la non assistance à la mort en France / 12h45 / 2 min. / le 5 septembre 2020
Faute d'avoir été autorisé à commettre un suicide assisté, un Français atteint d'une maladie incurable a décidé de se laisser mourir en direct, mais Facebook a bloqué samedi la diffusion de la vidéo de son agonie.

Alain Cocq, un homme de 57 ans souffrant d'une maladie orpheline très douloureuse, avait annoncé vendredi peu après minuit qu'il cessait tout traitement, alimentation et hydratation.

"Le chemin de la délivrance commence et, croyez-moi, j'en suis heureux", a déclaré Alain Cocq sur son compte Facebook. "Je sais que les jours qui m'attendent vont être difficiles mais j'ai pris ma décision et je suis serein", a ajouté ce militant pour une "fin de vie digne", qui entendait avec ce geste dénoncer les insuffisances de la loi sur la fin de vie en France.

Facebook bloque la vidéo

Mais la plateforme a bloqué samedi midi la diffusion de la vidéo. "Bien que nous respections sa décision de vouloir attirer l'attention sur cette question complexe, sur la base de conseils d'experts nous avons pris des mesures pour empêcher la diffusion en direct sur le compte d'Alain, car nos règles ne permettent pas la représentation de tentatives de suicide", a déclaré samedi un porte-parole de Facebook.

"Facebook me bloque la diffusion vidéo jusqu'au 8 septembre", a déclaré Alain Cocq sur son compte.

Intervention auprès d'Emmanuel Macron

Cloué au lit, souffrant le martyre en raison de la maladie qui le ronge depuis des années, l'homme avait interpellé le président français Emmanuel Macron en lui demandant de l'aider à mourir et d'autoriser un suicide assisté par un médecin.

"Parce que je ne me situe pas au-dessus des lois, je ne suis pas en mesure d'accéder à votre demande": dans une lettre datée de jeudi, le président français Emmanuel Macron n'a pu qu'adresser une fin de non-recevoir à la demande d'Alain Cocq d'autoriser un médecin à lui prescrire un barbiturique.

La loi Claeys-Léonetti sur la fin de vie, adoptée en 2016, autorise la sédation profonde mais seulement pour les personnes dont le pronostic vital est engagé "à court terme".

Débat sur la fin de vie

Or Alain Cocq, même s'il se dit "en phase finale depuis 34 ans" du fait d'une maladie dégénérative très douloureuse, ne peut pas prouver que sa fin de vie approche à court terme.

Ce cas relance le débat sur la fin de vie en France, où la loi est plus restrictive qu'en Suisse ou en Belgique. Il rappelle l'affaire Vincent Lambert, un infirmier en état végétatif décédé en juillet 2019 après une sédation profonde voulue par son épouse et son neveu François, mais à laquelle ses parents se sont opposés.

Atteint d'une maladie incurable, un Français va se laisser mourir. [AFP - Philippe Desmazes]AFP - Philippe Desmazes
Facebook refuse de diffuser la vidéo de fin de vie du Français Alain Cocq / Forum / 2 min. / le 5 septembre 2020

afp/lan

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