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Grève des transports: la France paralysée

L'appel à la grève de jeudi a été massivement suivi
Il s'agit de la plus importante grève de ce type depuis 1995
La France a tourné au ralenti jeudi en raison d'une grève dans les transports, très suivie, pour protester contre la réforme des régimes spéciaux de retraite.

Les syndicats estiment avoir marqué un point dans leur premier
bras de fer avec le président Nicolas Sarkozy.

Le mouvement, qui touchait plusieurs secteurs d'activité, a
atteint des taux records dans les transports avec près de trois
quarts des cheminots en grève, selon la direction des chemins de
fer français (SNCF), et un trafic ferroviaire souvent
inexistant.



La SNCF a fait état de "73,5% de grévistes" contre 67% au plus
fort du conflit de 1995 qui avait semé le chaos pendant trois
semaines dans les transports. Il avait conduit le gouvernement à
reculer sur un projet qui prévoyait déjà une réforme des régimes
spéciaux de retraites.

Les perturbations continueront

Certains syndicats ont voté la poursuite de la grève vendredi,
qui devrait notamment entraîner de fortes perturbations sur les
lignes de métro, bus et tramway à Paris. Les autres fédérations de
cheminots, notamment la CGT, pourraient décider lundi d'une
nouvelle mobilisation.



Pour sa part, la SCNF a annoncé que le trafic serait encore "très
perturbé" vendredi matin, "en raison de maintenance et de reprise
des installations".



Parallèlement à la grève, 130 manifestations ont eu lieu dans
toute la France et ont rassemblé 150'000 personnes, dont 21'000 à
Paris, selon la police, et 300'000 en France, dont 25'000 à Paris,
selon la CGT, premier syndicat du pays.



"Le mouvement est fort, avec un très fort taux de grévistes, le
gouvernement doit maintenant en tenir compte", a estimé le
secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly. Le patron
de la CGT, Bernard Thibault, a souhaité de son côté que le
gouvernement ait "compris le message" et que la prochaine rencontre
avec le ministre du Travail soit un "rendez-vous conçu avec de
réelles marges de négociation et non un rendez-vous destiné à nous
réexpliquer une réforme avec laquelle nous sommes en
désaccord".



Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, s'est dit "prêt à
recevoir" les organisations syndicales "dès la semaine prochaine",
mais le gouvernement n'entend "pas céder" sur le coeur de la
réforme, l'augmentation de la durée de cotisation de 37 ans et demi
actuellement, à 40 ans, a rappelé son porte-parole.

Energie aussi touchée

Les usagers des transports avaient anticipé le mouvement en
partant plus tôt ou en ayant recours au "système D": vélos,
co-voiturage, marche à pied, ou... jour de congé. A Paris, les
vélos en libre-service Vélib ont été pris d'assaut avec deux fois
plus d'utilisations que d'habitude.



Dans le secteur de l'énergie, plus d'un agent sur deux a cessé le
travail à Electricité de France et Gaz de France, selon les
directions des deux entreprises, alors que les syndicats ont fait
état de taux variant de 60% à 90%. D'autres secteurs ont été
touchés à un moindre degré dans la fonction publique, comme la
poste (entre 7 et 15%) et l'éducation (moins de 10%), pas
directement concernés par les régimes spéciaux de retraites.



agences/ant/het

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Réforme "inéluctable"

La réforme des régimes spéciaux, voulue par Nicolas Sarkozy dans le cadre de sa politique de «rupture», est au coeur du conflit.

Ces régimes, qui concernent 500'000 salariés (et 1,1 million de retraités) sur les quelque 18 millions de salariés du secteur privé, permettent dans certains cas de cesser de travailler dès 50 ans dans des conditions particulièrement avantageuses.

L'objectif est notamment d'allonger la durée de cotisation d'ici à 2012 à 40 ans contre 37,5 ans aujourd'hui. La réforme est inéluctable selon le gouvernement pour sauver le système des retraites.

Les syndicats estiment pour leur part qu'il s'agit d'un prélude à une remise en cause du régime général des retraites débouchant sur une baisse des pensions et veulent contraindre le gouvernement à négocier.

Troisième journée de grève en Allemagne

Une nouvelle grève perturbe le trafic ferroviaire régional allemand, pour la troisième fois en deux semaines.

Le réseau express régional (S-Bahn) est également fortement touché à Francfort, Munich, Berlin et Hambourg.

La grève a été décidée par le syndicat des conducteurs de train GDL. Ses adhérents ont été appelés à cesser toute activité pour appuyer leurs revendications salariales et leur demande de convention collective autonome, séparée des autres syndicats de chemins de fer.