Le président de l'université de Columbia Lee Bollinger n'a pas
caché son opposition au leader iranien, notamment en raison de ses
propos niant l'existence de la Shoah.
"Monsieur le président, vous exhibez tous les signes d'un cruel
et insignifiant dictateur", a déclaré Lee Bollinger, sous les
applaudissements de l'audience. "Lors que vous venez dans un
endroit comme celui-ci, cela vous rend tout simplement ridicule",
a-t-il ajouté. "La vérité est que l'Holocauste est l'événement sur
lequel il existe le plus de documentation dans l'histoire
humaine".
"Insulte à l'information"
Mahmoud Ahmadinejad a ensuite pris la parole, regrettant ce
"traitement inamical" et estimant que les propos de Lee Bollinger
étaient "une insulte à l'information et à la connaissance du
public".
Le président de l'Iran a expliqué qu'il souhaitait simplement que
de nouvelles recherches soient menées sur l'Holocauste, qui, selon
lui, sert de justification à la persécution du peuple palestinien
par Israël. "Pourquoi le peuple palestinien paie-t-il le prix d'un
événement qui n'a rien à voir avec eux", s'est-il interrogé.
M.Ahmadinejad a aussi affirmé que l'Iran était une nation
pacifique qui entendait défendre son droit de poursuivre un
programme nucléaire. "Nous sommes membres de l'Agence
internationale de l'énergie atomique et l'agence stipule que tous
les Etats membres ont droit la technologie nucléaire", a-t-il
ajouté.
Critiques contre la France
Quant aux menaces de la France, M.Ahmadinejad a affirmé que "les
Etats-Unis et la France ne parlent pas pour le monde" entier. "Les
responsables qui parlent de cette manière devraient vraiment être
avertis qu'ils ne peuvent pas mettre en danger la sécurité du
monde", a-t-il souligné.
Les Français "cultivés" ne veulent pas d'une guerre avec l'Iran,
a-t-il asséné. "Bien sûr, il faut donner plus de temps au ministre
des Affaires étrangères Bernard Kouchner pour acquérir davantage
d'expérience à son nouveau poste. Après, je suis sûr qu'il parlera
avec plus de maturité", a-t-il ajouté.
Un discours tendu
Dans ce climat, la réunion de l'ONU mardi risque d'être tendue.
M.Ahmadinejad, qui s'exprimera après G.W.Bush, pourrait se lancer
dans une diatribe antiaméricaine, alors que le président américain
envisage des sanctions contre Téhéran.
A la veille de son départ pour les Etats-Unis, le leader iranien a
réaffirmé que ni la "guerre psychologique" ni les sanctions
économiques n'arrêteraient "la marche de l'Iran vers le progrès".
Il a dit se rendre à New York pour exposer les "positions du peuple
iranien" à des Américains "très désireux" de les connaître.
agences/boi
Pas d'intentions belliqueuses
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré lundi à Washington qu'il ne pensait pas que les Etats-Unis se préparaient à une intervention militaire contre l'Iran.
Selon lui, c'est pour une partie, d'abord "la colère" qui parle. Ensuite, "cela sert des fins électorales intérieures dans ce pays", a-t-il expliqué. Et "cela sert à couvrir les échecs en Irak".
Le dirigeant iranien a ajouté que Téhéran n'attaquerait ni Israël ni aucun autre pays.
L'Iran a toujours maintenu une politique défensive, a-t-il assuré.
Mahmoud Ahmadinejad a en outre renouvelé son appel à un débat sur les questions internationales avec son homologue américain George W.Bush aux Nations unies.
Des protestations
La venue de Mahmoud Ahmadinejad à New York est loin de faire l'unanimité.
Dès vendredi, la presse s'était déchaînée contre l'arrivée imminente du dirigeant iranien et sur sa demande, qui a été refusée, de se rendre à Ground Zero (Condoleeza Rice a affirmé que le laisser y aller relèverait de la "farce").
Lundi, avant son discours à l'université de Columbia, des étudiants ont manifesté en masse devant l'établissement, brandissant des pancartes avec le dirigeant iranien barré de rouge.