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L'UE réclame la libération immédiate des opposants en Biélorussie

Le répression contre les manifestations se durcit en Biélorussie.
Le répression contre les manifestations se durcit en Biélorussie. / 19h30 / 1 min. / le 7 septembre 2020
La police biélorusse a fait état lundi de 633 arrestations lors de la manifestation massive de l'opposition, dimanche, pour protester contre la réélection du président Alexandre Loukachenko. Lundi soir, l'UE a appelé à la libération immédiate des opposants politiques.

Sur les 633 personnes interpellées, 363 restaient en détention provisoire lundi dans l'attente de l'examen de leurs dossiers par les tribunaux.

Il s'agit du plus grand nombre d'arrestations lors d'une manifestation d'opposition depuis les premières protestations ayant suivi la présidentielle du 9 août, sévèrement réprimées par les forces de l'ordre.

Arrestation d'une figure de l'opposition

Des témoins ont rapporté l'arrestation lundi de Maria Kolesnikova, importante figure de l'opposition biélorusse. Elle est l'une des seules ayant choisi de ne pas s'exiler à l'étranger, a indiqué son équipe de campagne sur fond de répression du mouvement de protestation.

Selon les témoignages recueillis par ses alliés politiques, Madame Kolesnikova a été emmenée dans un véhicule lundi matin par des inconnus et ne répond plus à son téléphone. Elle est membre du "conseil de coordination" de l'opposition, contre lequel les autorités biélorusses ont engagé des poursuites judiciaires.

La police biélorusse a déclaré, pour sa part, qu'elle ne détenait pas Maria Kolesnikova, d'après l'agence de presse russe Interfax (lire encadré).

>> Écouter le sujet du 12h30 :

Arrestation présumée de l’opposante Maria Kolesnikova en Biélorussie. [AP/ Keystone - Tut.By]AP/ Keystone - Tut.By
Arrestation présumée de l’opposante Maria Kolesnikova en Biélorussie / Le 12h30 / 1 min. / le 7 septembre 2020

Mobilisations massives dans le pays

Plus de 100'000 personnes ont défilé dimanche dans le centre de Minsk à l'appel de l'opposition pour le quatrième week-end consécutif de mobilisation massive, malgré un impressionnant déploiement des forces de l'ordre et de l'armée dans la capitale.

Des images ont montré des hommes cagoulés, en civil et armés de matraques circulant dans le centre-ville et pourchassant des manifestants. D'autres actions de protestation ont eu lieu dans de nombreuses villes du pays, notamment à Grodno (ouest) ou Brest (ouest).

>>Lire aussi : Des dizaines de milliers de Biélorusses à nouveau dans la rue à Minsk

agences/clo

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Soutien de la Russie

Alexandre Loukachenko, qui avant l'élection n'avait pas de mots assez durs pour dénoncer les tentatives de "déstabilisation" de Moscou, dénonce désormais un "complot" occidental et fait tout pour se rapprocher de la Russie, son plus proche allié et partenaire économique.

La Russie a intensifié son soutien avec la visite à Minsk jeudi de son Premier ministre Mikhaïl Michoustine, le premier déplacement de ce niveau depuis le début de la crise.

Les Européens ont pour leur part rejeté les résultats de la présidentielle du 9 août et préparent des sanctions contre des hauts responsables biélorusses. La Lituanie, l'Estonie et la Lettonie ont déjà déclaré persona non grata Alexandre Loukachenko et 29 personnes liées à son pouvoir.

L'Allemagne exige de savoir où est l'opposante Maria Kolesnikova

Les proches de l'opposante bélarusse Maria Kolesnikova étaient toujours sans nouvelles d'elle lundi soir. Plusieurs heures se sont écoulées depuis son "enlèvement" au lendemain de la manifestation massive à Minsk.

La figure de proue de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, réfugiée en Lituanie, a accusé les autorités bélarusses de se livrer à une politique de "terreur". Elles "ont tort quand elles pensent que cela va nous arrêter. Plus elles intimident, plus les gens sortiront" dans la rue, a-t-elle ajouté.

Lundi soir, le sort de l'opposante inquiétait aussi Londres et Berlin. Sur Twitter, le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab s'est dit "très préoccupé", tandis que le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, assurait dans le quotidien Bild que l'Allemagne "exige de savoir où elle est".

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell a également appelé lundi les autorités bélarusses à "la libération immédiate" des opposants politiques et rappelé qu'elle imposerait des sanctions aux personnes responsables de la répression dans le pays.