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Ahmadinejad s'en prend aux USA à l'ONU

Pour Ahmadinejad, la question du nucléaire iranien est "close"
Pour Ahmadinejad, la question du nucléaire iranien est "close"
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a terminé sa visite aux USA mercredi par une attaque en règle contre Washington, utilisant la tribune des Nations unies pour redimensionner les ambitions nucléaires de Téhéran.

Mardi, le dirigeant iranien a utilisé la tribune offerte par la
62e Assemblée Générale des Nations unies pour déclarer que l'Iran
considérait que la controverse autour de son programme nucléaire
était "close", et pour déclencher un tir nourri contre son ennemi
numéro un, les Etats-Unis.

Dans un long discours, Mahmoud Ahmadinejad a accusé Washington
d'arrogance et de violations des droits de l'homme, à la même
tribune où le président américain George W.Bush avait plus tôt dans
la journée parlé de la primauté des droits de l'homme et de
liberté.

Guantanamo évoqué

Durant 40 minutes, le leader iranien a évoqué les abus
américains dans la "guerre contre la terreur", faisant des
allusions évidentes aux méthodes de la CIA et aux camps de
détention de terroristes présumés tels que Guantanamo Bay.
"Malheureusement les droits de l'homme sont violés quotidiennement
par certaines puissances, surtout par celles qui prétendent être
leurs seuls avocats", a dit Mahmoud Ahmadinejad, sans mentionner
nommément les Etats-Unis.



La communauté internationale, soupçonnant l'Iran de vouloir se
doter de l'arme nucléaire, s'apprête à étudier cette semaine à New
York un nouveau train de sanctions contre Téhéran. La visite du
leader iranien intervient alors que les relations entre son pays et
les Etats-Unis, déjà suspendues au niveau diplomatique depuis 1979,
sont au plus mal.

Les reproches de Washington

Washington considère que l'Iran parraine le terrorisme, et
fournit des armes aux insurgés irakiens qui combattent l'armée
américaine en Irak, et aux milices chiites du Hezbollah au
Liban.



Selon Mahmoud Ahmadinejad, l'Iran n'a pas besoin d'armes
nucléaires, et n'a pas d'intentions belliqueuses à l'encontre des
Etats-Unis. "Parler de la guerre est un outil de propagande. Quel
besoin avons-nous d'une guerre?" s'est-il interrogé.

Bush absent

Le président américain George W.Bush a gardé mardi ses distances
avec son adversaire iranien Mahmoud Ahmadinejad, ne lui rendant pas
la politesse d'écouter son discours aux Nations unies,
officiellement parce qu'il avait mieux à faire.



Après son discours à l'ONU, le président iranien devait se rendre
en Bolivie mercredi, puis au Venezuela où il rencontrera le
président Hugo Chavez, qui partage ses vues sur les Etats-Unis et
n'est pas venu cette année à New York.



afp/hof

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Une viste controversée

L'arrivée lundi aux Etats-Unis du dirigeant iranien, et son invitation à participer à un débat dans la prestigieuse Université de Columbia, avaient provoqué l'ire d'hommes politiques américains et de la communauté juive, outrée par ses déclarations belliqueuses sur Israël et sur sa demande de "révision" de l'ampleur de l'Holocauste.

Qualifié de "dictateur cruel et mesquin" par le président de l'Université Lee Bollinger lundi, Mahmoud Ahmadinejad a toutefois cherché durant son séjour à calmer l'opinion internationale, préoccupée par les ambitions nucléaires de la république islamique.

"Nous ne croyons pas aux armes nucléaires", a-t-il notamment affirmé à Columbia devant les étudiants venus l'écouter.

Après Bush et Sarkozy

Les discours se sont succédé mardi à l'ouverture de l'Assemblée générale de l'ONU.

George W.Bush a annoncé de nouvelles sanctions contre la Birmanie, alors que Ban Ki-moon appelait à la retenue.

Le président américain n'a en revanche que mentionné le nucléaire iranien et ne s'est pas étendu sur la question irakienne.

De son côté, Nicolas Sarkozy a plaidé pour un "New Deal planétaire en matière d'économie et d'écologie".

Sur l'Iran, le président français a jugé que laisser Téhéran se doter de l'arme nucléaire serait un "risque inacceptable".