Modifié

Nouvelle publicité choc d'Oliviero Toscani

Le photographe Oliviero Toscani suscite une nouvelle polémique
Le photographe Oliviero Toscani suscite une nouvelle polémique
Le photographe italien Oliviero Toscani, habitué à la provocation avec ses campagnes pour la marque Benetton, refait parler de lui avec une publicité choc contre l'anorexie, exhibant une jeune femme nue, le corps décharné.

Cette photo controversée a pour cadre une campagne contre
l'anorexie parrainée par une marque de vêtements italiens. La
publicité, qui dit "non" à l'anorexie, a été lancée lundi à
l'ouverture de la semaine de la mode à Milan.

Elle a été publiée le même jour sur une double page dans "La
Repubblica" et d'autres journaux et a également été affichée dans
les villes italiennes.

Fameuses pub Benetton

Olivero Toscani, qui avait déjà défrayé la chronique pour des
publicités controversées pour Benetton montrant par exemple des
détenus du couloir de la mort et des malades du SIDA en phase
terminale, a cette fois été sollicité par la société
Flash&Partners, propriétaire de la marque de vêtements
Nolita.



"Toscani a littéralement dénudé son sujet pour montrer à tous dans
ce corps nu la réalité de cette maladie, qui dans la majorité des
cas est causée par des stéréotypes liés au monde de la mode",
explique Nolita.



C'est une Française de 27 ans, Isabelle Caro, qui a posé pour le
photographe. Sur son blog, elle explique qu'elle est actrice et
souffre de l'anorexie depuis l'âge de 13 ans à cause d'une enfance
difficile. Après être descendue à 25 kilos, elle en pèse
aujourd'hui 32.

Une longue polémique

Le problème de l'anorexie est d'actualité dans le monde de la
mode depuis le décès en novembre 2006 d'une jeune Brésilienne,
mannequin de 21 ans, Ana Carolina Reston, morte dans un hôpital de
Sao Paulo alors que cette jeune femme de 1,72m pesait 40
kilos.



Les représentants de l'industrie de la mode italienne et le
gouvernement de Romano Prodi ont signé en décembre 2006 un code de
bonne conduite destiné à lutter contre l'anorexie chez les femmes
et les top models.



Si les créateurs de mode ont dans l'ensemble salué la nouvelle
publicité de Toscani, des associations travaillant avec des
anorexiques l'ont jugée contreproductive pour les personnes
souffrant de la maladie.

Réactions partagées

L'Association italienne contre l'anorexie, la boulimie et
l'obésité estime que l'image "dévastatrice" de Toscani risque
d'inciter des femmes à vouloir ressembler à Isabelle Caro dans un
désir de publicité et de visibilité.



Sur le Site de Nolita, Toscani évoque une campagne "courageuse".
Giorgio Armani, qui a présenté sa collection printemps-été 2008
lundi, a de son côté estimé que la publicité, tout en utilisant une
image "dure et crue", était "correcte et opportune".



La ministre italienne de la Santé Livia Turco a salué la campagne
de Nolita, rappelant que l'anorexie était une maladie complexe qui
pouvait toucher n'importe qui. "Bravo à Oliviero Toscani, sa
campagne est très efficace", a renchéri la ministre aux Affaires
européennes Emma Bonino.



agences/boi

Publié Modifié

La jeune actrice s'explique

L'actrice française anorexique, Isabelle Caro, a expliqué mardi avoir voulu alerter les jeunes filles sur le danger mortel de la maigreur.

"J'ai entendu dire que Toscani cherchait une jeune fille qui soit réellement anorexique pour faire une campagne contre cette maladie par l'intermédiaire d'une photo. Je me suis tout de suite sentie concernée parce que j'en souffre moi-même depuis l'âge de 13 ans", a-t-elle expliqué sur la radio RTL.

"J'ai pensé que ce serait peut-être l'occasion de mettre à profit cette souffrance pour faire passer un message et enfin mettre une image sur ce que représente la maigreur et le danger vers lequel elle mène - vers la mort", a-t-elle poursuivi.

"J'ai accepté tout simplement pour que ça fasse réagir les gens", pour que les jeunes filles qui voient ça comprennent ce qu'il y a "derrière ces belles parures, ces belles coiffures, ce qu'on représente de la mode", a-t-elle ajouté.

Participer à cette campagne, était "comme un besoin pour moi de crier ma souffrance, de crier à quel point c'était grave, et à quel point il fallait réagir", a ajouté Isabelle Caro.