Principale entrée des migrants en Grèce en face de la Turquie voisine, l'île de Lesbos en mer Egée, forte d'environ 85'000 habitants, a été plongée dans une crise sans précédent et la Protection civile grecque a déclaré l'île "en état d'urgence".
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis "a exprimé sa tristesse pour les incidents à Moria". Il a laissé entendre que l'origine du désastre pourrait être attribué à "des réactions violentes contre les contrôles sanitaires" effectués depuis la semaine dernière après la détection de 35 cas de Covid-19 dans le camp.
Des incendies volontaires?
"Je reconnais les conditions difficiles à Moria mais rien ne peut servir d'alibi pour des réactions violentes contre les contrôles sanitaires", et "surtout pour des troubles de cette envergure", a-t-il déclaré.
D'après l'agence grecque ANA, qui cite des sources anonymes, de multiples incendies auraient été déclenchés par des migrants qui se sont rebellés contre des mesures d'isolation destinées à empêcher la propagation du coronavirus.
Le premier cas de coronavirus avait été détecté à Moria la semaine dernière et le camp a été immédiatement placé à l'isolement pour quinze jours.
L'UE prête à fournir de l'aide
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a fait part de sa "profonde tristesse", soulignant que l'UE se tenait "prête à aider".
L'Allemagne, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, a demandé aux pays de l'UE d'accueillir des migrants du camp. La Commission européenne a annoncé qu'elle prenait en charge le transfert immédiat vers la Grèce continentale de 400 enfants et adolescents.
La Norvège a indiqué qu'elle allait accueillir 50 occupants du camp, prioritairement "des familles originaires de Syrie". La France s'est quant à elle dite prête mercredi à "prendre sa part dans la solidarité" face au drame.
Opération de sauvetage en cours
Mercredi, une opération de sauvetage était en cours dans le camp de migrants. Le site héberge près de 12'500 requérants d'asile, soit quatre fois sa capacité d'accueil.
D'après le site d'informations locales Lesvospost, plus de 3000 tentes, des milliers de conteneurs, des bureaux de l'administration et une clinique au sein du camp ont été brûlés.
jfe/ther avec agences