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Le FMI blanchit Dominique Strauss-Kahn

L'ancien ministre français convainc les 27
"DSK" a endossé "toute la responsabilité de cette affaire".
Le conseil d'administration du Fonds monétaire international a blanchi samedi Dominique Strauss-Kahn de toute accusation d'abus de pouvoir dans l'affaire d'une liaison extra-conjugale.

L'ancien ministre français, qui a exprimé ses regrets, est
maintenu à son poste. Le conseil d'administration du FMI, qui avait
mandaté l'été dernier un cabinet d'avocats privé pour enquêter sur
la liaison de l'ancien ministre français avec une subordonnée ayant
depuis quitté l'institution, s'est contenté de pointer du doigt une
"grave erreur de jugement".

"Le conseil d'administration note que l'incident était
regrettable et qu'il traduit une grave erreur de jugement de la
part du directeur général", indique le communiqué. "Le conseil
d'administration rappelle que la conduite personnelle du directeur
général doit être irréprochable en toute circonstance", ajoute le
texte.

Liaison consensuelle

L'enquête menée sur d'éventuels agissements inappropriés de
Dominique Strauss-Kahn, reconnaît que la liaison que le directeur
du FMI a entretenue avec Piroska Nagy, économiste au sein de la
division Afrique, était consensuelle. Elle établit que cette
employée n'a bénéficié d'aucun traitement de faveur lors de son
départ volontaire l'été dernier. De quoi conclure qu'"il n'y a pas
eu de harcèlement, ni de favoritisme ni aucun autre abus de pouvoir
(commis) par le directeur général".



La jeune femme, dont le mari avait découvert la liaison, a quitté
le FMI pour prendre un poste à la Banque européenne pour la
reconstruction et le développement (BERD). A l'unanimité Le doyen
du conseil d'administration, Shakour Shaalan, a précisé que la
décision a été rendue à l'unanimité des 24 membres.

"Très compétent"

Le conseil voulait résoudre au plus vite cette affaire à un
moment où la crise financière mondiale continue de se propager et
que la chute des marchés entretient le spectre d'une récession
durable et profonde de l'économie de la planète. "Nous continuerons
à travailler avec lui", a précisé M. Shaalan, soulignant que "le
directeur général est très compétent dans l'exercice de ses
fonctions".



"S'il y a une part de confiance qui a été perdue, il la retrouvera
très bientôt", a-t-il dit, indiquant toutefois que "certains
membres du personnel, surtout des femmes, ne sont pas du tout
contents" de l'incident. "Je lui ai personnellement parlé après la
réunion et je l'ai informé que cela ne pourrait plus se
reproduire", a ajouté Shakour Shaalan.



ats/cht

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Eminente figure politique

Dominique Strauss-Kahn a affirmé pour sa part "regretter profondément cet incident" et a admis en "endosser toute la responsabilité".

Lundi, dans un courriel, Dominique Strauss-Kahn avait déjà présenté publiquement ses excuses au personnel du FMI pour avoir commis "une erreur de jugement".

Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre français des Finances, est considéré comme l'une des plus éminentes figures politiques européennes en matière d'économie.

Il a été nommé en septembre 2007 à la tête du FMI pour le réformer en profondeur, quelques mois après le scandale provoqué par la révélation que la compagne du patron de la Banque mondiale Paul Wolfowitz avait bénéficié de conditions très généreuses de l'institution.

Dominique Strauss-Kahn s'est marié en 1991 en troisièmes noces avec la journaliste française Anne Sinclair.

Celle-ci a expliqué dimanche dernier que le couple avait "tourné la page" sur "une aventure d'un soir".

Le Premier ministre français François Fillon avait qualifié lundi l'enquête visant Dominique Strauss-Kahn d'"affaire totalement privée".