Un premier bilan officiel faisait état de plus de 60 victimes.
D'autres sources mentionnaient une une centaine de morts et de
blessés. Il s'agit en tous cas d'un des attentats les plus
meurtriers en Afghanistan depuis la chute des talibans fin
2001.
Victimes civiles
Un kamikaze a actionné ses charges lors d'une visite de la
commission économique parlementaire dans une usine de sucre de la
province de Baghlan. On comptait au moins six députés parmi les
tués, a précisé un des élus présents au moment du drame.
Selon le porte-parole présidentiel, il y a de nombreux morts et
blessés, parmi lesquels des policiers, des enfants, des députés et
des fonctionnaires du ministère de l'Agriculture. Mustafa Kazimi,
ancien ministre du Commerce et membre influent de l'Alliance du
Nord, fait aussi partie des six élus tués.
Pas revendiqué
Le président Hamid Karzaï a condamné cette attaque, parlant
d'actes "des ennemis du peuple d'Afghanistan". L'attentat n'a pas
été revendiqué, mais cette année quelque 120 attaques-suicide
perpétrées en Afghanistan ont été attribuées aux talibans, chassés
du pouvoir fin 2001 et engagés depuis dans une insurrection de plus
en plus sanglante. La région où l'attentat a eu lieu est le théâtre
d'une vive tension depuis quelques mois.
Toutefois, un porte-parole des talibans Zabihullah Mujahed a
déclaré à l'AFP: "Nous ne l'avons pas fait".
agences/boi
Condamnations internationales
Les Etats-Unis ont estimé que cet attentat était un "acte de lâcheté méprisable" et ont promis de continuer à travailler avec l'Otan pour combattre les extrémistes et les terroristes.
La France a exprimé son "horreur" et a condamné "fermement cette atteinte inacceptable portée à la représentation nationale afghane, et à travers elle aux valeurs de la démocratie".
Berlin a jugé que les terroristes voulaient "dissuader tous ceux qui s'engagent en faveur de la reconstruction de leur pays". "La population afghane compte sur nous et nous ne devons pas la laisser tomber", a-t-il insisté.
Le commandant en chef de la Force internationale d'assistance à la sécurité de l'Otan, le général Dan McNeill, a évoqué un "acte de terrorisme totalement indiscriminé" et a indiqué que l'Isaf apportait un soutien médical.
Résolution adoptée à l'ONU
L'Assemblée générale de l'ONU a adopté lundi soir une résolution condamnant vivement les actes de violences de plus en plus fréquents des talibans, d'Al-Qaïda et d'autres groupes en Afghanistan, et appelant à davantage d'efforts pour reconstruire le pays.
Le texte, qui a été adopté par consensus et avait été présenté par plus de 100 pays, souligne l'"urgente nécessité" d'enrayer la montée de la violence, visant les activités terroristes mais aussi criminelles, et notamment celles liées au trafic de drogue, alimenté par une production accrue d'opium cette année.