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Un photographe suisse jugé à Hong Kong pour "trouble à l'ordre public"

Le photographe suisse Marc Progin sort du bâtiment du palais de justice à Sai Wan Ho à Hong Kong. [KEYSTONE - JEROME FAVRE]
Le photographe suisse Marc Progin sort du bâtiment du palais de justice à Sai Wan Ho à Hong Kong. - [KEYSTONE - JEROME FAVRE]
Un photographe amateur suisse a comparu mercredi devant un tribunal de Hong Kong pour "trouble à l'ordre public". Le parquet l'accuse d'avoir permis l'agression, l'an dernier, d'un citoyen de Chine continentale lors d'une manifestation pro-démocratie.

Marc Progin, retraité qui vit à Hong Kong depuis plusieurs décennies, a plaidé non coupable de "trouble à l'ordre public". Ce fait est passible d'un an de prison.

Les faits se sont déroulés quatre mois après le début des manifestations pro-démocratie qui ont secoué Hong Kong l'an dernier. Le Suisse, âgé de 74 ans, photographiait une altercation devant les bureaux de la banque américaine JP Morgan Chase.

Le 4 octobre 2019, Lin Nan, un employé de la banque, avait été pris à partie par des manifestants pro-démocratie en colère après avoir lancé "nous sommes tous Chinois". Cela avait été perçu comme une provocation par les manifestants pro-démocratie.

>> Lire aussi : Pris dans la répression à Hong Kong, un Suisse risque la prison

Vidéo virale

Une vidéo devenue virale montre le retraité fermer la porte de l'établissement bancaire afin de mieux photographier les événements mais empêchant ainsi l'employé de rentrer dans la banque. Quelques secondes plus tard, Lin Nan était frappé à plusieurs reprises à coups de poing par un manifestant, le visage couvert d'une cagoule. Ce dernier n'a pas été interpellé pour ces faits.

Ces images avaient suscité la colère de la Chine et des autorités hongkongaises qui ont engagé des poursuites à l'encontre du Suisse. "L'accusé s'est précipité et a délibérément fermé la porte, permettant à la foule d'encercler (le banquier)", a affirmé le procureur général, Kelvin Tang, à l'ouverture du procès.

Dans un entretien accordé dimanche à la RTS, Marc Progin a expliqué que ce jour-là, il était "le 'seul' étranger à photographier". "Je ne sais pas ce que la police en a pensé", a-t-il ajouté. Il a par ailleurs affirmé que les ressortissants étrangers ont souvent été accusés de "se mêler des affaires de Hong Kong" et d'être "à l'origine des manifestations".

>>L'interview de Mise au Point:

Un Suisse jugé à Hong-Kong
Un Suisse jugé à Hong-Kong / Mise au point / 3 min. / le 6 septembre 2020

Protection consulaire

Interrogé mercredi par Keystone-ATS, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a indiqué avoir connaissance de ce cas et soutenir l'accusé dans le cadre de la protection consulaire. Le consulat général de Suisse à Hong Kong est en contact avec les autorités locales responsables ainsi qu'avec Marc Progin.

Compte tenu du contexte particulier, la représentation suisse suit les audiences au tribunal. Pour des raisons de protection des données et de la vie privée, le DFAE ne peut fournir aucune information complémentaire.

Plus de 10'000 personnes ont été interpellées à Hong Kong depuis le début du mouvement pro-démocratie. Celui-ci a commencé à secouer le territoire en juin 2017.

ats/clo

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