"Je charge le Parti des Régions (pro-russe), le bloc Ioulia
Timochenko et Notre Ukraine (pro-occidentaux) ainsi que les autres
vainqueurs de commencer des négociations préliminaires pour la
formation d'une majorité parlementaire et d'un gouvernement", a
déclaré Viktor Iouchtchenko dans une déclaration retransmise à la
télévision.
"Je n'ai qu'un objectif : l'Ukraine doit sortir unie de ces
élections", a-t-il ajouté, alors que la victoire du camp
pro-occidental aux législatives - organisées dimanche - semblait
acquise et que des analystes prédisaient la création d'un
gouvernement pro-occidental, avec à sa tête Ioulia Timochenko.
Refus net, puis plus nuancé
Ioulia Timochenko a déjà été Premier ministre en 2005 avant
d'être limogée par Viktor Iouchtchenko sur fond de rivalités
personnelles et de luttes de pouvoir au sein de l'équipe portée au
pouvoir par la Révolution orange pro-démocratique en 2004. Elle a
aussitôt rejeté la proposition du chef de l'Etat et promis de
"rester dans l'opposition" si le parti présidentiel formait une
alliance avec les pro-russes.
Peu après, elle s'est montrée plus nuancée, assurant que les
propos du président, parti mardi en Allemagne pour une visite de
travail de quelques heures, avaient été mal interprétés. "Je
soupçonne que (...) le président avait en vue des négociations avec
le Parti des régions en tant qu'opposition potentielle", a déclaré
Ioulia Timochenko à la presse.
Le Premier ministre Viktor Ianoukovitch, numéro un du Parti des
Régions, a pour sa part "soutenu et salué" l'idée d'une grande
coalition, ajoutant qu'il commencerait dès mercredi "les
négociations sur la formation d'une coalition".
afp/boi/ant
Le camp pro-occidental gagnant
La Commission électorale centrale espère jeudi les résultats complets des législatives.
Selon les résultats quasi-définitifs (99,84 bureaux de vote), le bloc Timochenko et le parti présidentiel Notre Ukraine-Autodéfense populaire obtiennent ensemble 44,91%.
Le Parti des Régions du Premier ministre pro-russe Viktor Ianoukovitch (en tête avec 34,33%) peut compter sur les communistes, ses alliés dans le gouvernement sortant, pour obtenir un total de 39,71%, insuffisants pour revendiquer la victoire.
Même s'il rallie le Bloc Litvine, à l'étiquette floue, il peut réunir un total de 43,67%, un brin derrière le camp orange.
Gazprom: le ton se radoucit
Le géant russe Gazprom, qui avait menacé mardi de réduire ses livraisons de gaz à l'Ukraine si celle-ci ne payait pas une dette de 1,3 milliard de dollars, s'est montré bien plus ouvert après la déclaration du président Iouchtchenko.
Kiev et Moscou ont "convenu que le gouvernement ukrainien en exercice prenait sous son contrôle la résolution du problème afin de rembourser la dette d'ici au 1er novembre".