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Canada: usage des tasers remis en cause

La proposition de la Conférence de conciliation a passé la rampe.
L'usage du "taser" suscite aussi la controverse en Suisse
Le Canada va réévaluer l'utilisation des pistolets à électrochocs Taser, à la suite de la diffusion d'une vidéo choc montrant la mort d'un immigrant polonais touché par une arme de ce type à l'aéroport de Vancouver.

Le gouvernement a diligenté des enquêtes après la diffusion par
les télévisions canadiennes d'une vidéo
montrant la mort de Robert Dziekanski, le 14 octobre à l'aéroport
de Vancouver, après avoir été maîtrisé par des policiers de la
Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui lui ont administré deux
décharges de Taser. Varsovie a demandé des explications aux
autorités canadiennes et à être tenue informée du déroulement de
l'enquête.

La GRC, la célèbre police montée, avait déclaré à l'époque que
Robert Dziekanski, 40 ans, avait dû être maîtrisé après s'être
montré très agité. Mais une vidéo tournée par un passager canadien
et rendue publique mercredi soir à Vancouver a relancé l'affaire.
Elle montre Robert Dziekanski effrayé, apparemment épuisé, jetant
un ordinateur par terre et brandissant une table pliante. Mais il
n'oppose pas de résistance lorsque quatre policiers s'approchent de
lui et l'encerclent.

Pas de conclusions hâtives

Quelques secondes plus tard, il est atteint par une première
décharge de Taser de 50'000 volts, fait quelques pas et s'écroule
en poussant des cris déchirants. Les quatre policiers le
maintiennent alors au sol et quelques instants plus tard Robert
Dziekanski cesse de bouger.



A un moment sur la vidéo on voit toutefois un policier reculer et
l'on aperçoit un objet oblong dans la main droite de Robert
Dziekanski. Selon des médias canadiens, il pourrait s'agir d'une
agrafeuse qu'il aurait prise sur une table. La GRC a appelé le
public à ne pas tirer de conclusions hâtives sur la base de la
seule vidéo.

D'autres cas mortels

Robert Dziekanski prenait l'avion pour la première fois de sa
vie. Ne parlant pas anglais, il errait dans la zone sécurisée de
l'aéroport depuis une dizaine d'heures, sans être parvenu à
retrouver sa mère qui l'attendait dans la zone publique, lorsque
les policiers sont intervenus. Son autopsie a montré qu'il n'y
avait pas de traces d'alcool ou de drogue dans son sang.



Dix-sept personnes sont décédées au cours des dernières années
lors d'accidents liés à l'utilisation du Taser au Canada, dont
trois récemment.



afp/cab

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Un sujet discuté en Suisse aussi

L'utilisation des tasers est actuellement discutée en Suisse.

Dans son message sur la loi sur les mesures de contrainte, le Conseil fédéral a renoncé à l'usage du taser, très contesté lors de la procédure de consultation.

Le Conseil national a décidé début octobre d'intégrer les pistolets à électrochocs dans le catalogue des armes pouvant être utilisées lors de l'expulsion de personnes séjournant illégalement en Suisse.

Le Conseil des Etats s'y est lui opposé. Le mois dernier encore, sa commission compétente a refusé par 6 voix contre 5 d'intégrer cette arme dans la liste.

Actuellement, les tasers ne peuvent être utilisés que lors d'engagements de police spéciaux.