Les brasiers immenses brûlent tout sur leur passage. La "ligne de front" est très compliquée à atteindre, mais un correspondant de la RTS a réussi à se rendre samedi dans le sillage du plus gros incendie qui fait rage en Oregon, le "Beachie Creek Fire".
Dans un petit village, ou du moins ce qu'il en reste, le feu a tout détruit sur son passage. Les rues sont fantomatiques, les voitures calcinées. La couleur est aussi frappante, avec une sorte d'obscurité au ton orangé. La fumée est omniprésente et le décor apocalyptique.
Les feux ont déjà fait au moins 30 morts depuis le début de l'été, dont 22 rien que cette semaine en Californie, dans l'Etat de Washington et en Oregon, mais des dizaines de personnes étaient toujours recherchées dimanche.
Effets du changement climatique
La côte ouest américaine a l'habitude des incendies, mais cette année est particulièrement violente. Les températures ont été élevées cet été, et l'air est sec dans les forêts. Des vents violents ont soufflé ces derniers jours, attisant les brasiers.
Le gouverneur de Californie Gavin Newsom a expliqué que la côte ouest vivait les effets du changement climatique en accéléré. Ces feux sont de plus en plus violents et nombreux, et ce genre de catastrophes pourrait encore se répéter à l'avenir avec le réchauffement.
Un problème d'urbanisation est aussi à relever. Les loyers élevés dans les villes ont poussé les promoteurs à construire en lisières de forêts, dans des zones moins chères, qui n'étaient jusqu'ici pas habitées. Quand un incendie se déclare, ce sont autant d'habitations menacées qui brûlent et qui attisent encore les flammes.
Accalmie attendue
Les habitants de la côte ouest espèrent une accalmie avec de la pluie prévue mardi ou mercredi. Les prévisions météo sont scrutées de toutes parts. La pluie est nécessaire pour stopper ces incendies, alors que les pompiers essaient pour le moment simplement de contenir les feux.
Mais les incendies sont gigantesque. Leur surface dans la côte ouest représente la moitié de la Suisse. Rien qu'en Oregon, un demi million de personnes se trouvent dans des zones à risque qu'il faut potentiellement évacuer.
Raphaël Grand/gma
Les critiques de Donald Trump
Le président américain Donald Trump se rendra lundi en Californie, où il rencontrera des responsables des services d'urgence. Il a blâmé la gestion des forêts dans ces Etats contrôlés par ses adversaires démocrates.
"La question, c'est la gestion forestière", a-t-il lancé lors d'un meeting de campagne dans le Nevada samedi soir, sans jamais mentionner le changement climatique. "Rappelez-vous de ces mots, gestion forestière."