Ces rumeurs ont commencé, très tôt, associant ces feux à des actes criminels. L'Oregon, et notamment la ville de Portland, ont été le théâtre depuis plusieurs mois de manifestations, parfois violentes. Des tensions qui refont surface au milieu de ces incendies.
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Des groupes conspirationnistes, dont certains se revendiquent supporters de Trump, véhiculent l'idée que des sympathisants des Black Lives Matter ont volontairement créé ces incendies. En réponse, des milices d'extrême droite ont pris les armes, et ont créé des check-points à certains carrefours, perturbant le travail des secouristes.
La police doit intervenir
La police a dû intervenir et le FBI a même publié un communiqué pour démentir ces fausses informations. En ce moment en Oregon, circuler simplement avec une voiture avec des plaques d'immatriculation d'un Etat voisin suffit pour déclencher des centaines d'appels au 911, le numéro des urgences.
"Ces rumeurs génèrent beaucoup d'anxiété", explique le sergent Jeremy Landers, de la police du comté de Salem. "Certains habitants hésitent à évacuer, car ils pensent que des pilleurs vont venir chez eux. Ils voient passer ces messages. Nous n'avons aucune raison de penser que ces informations sont vraies. Nous faisons face à des feux de forêts et c'est très important pour nous d'anticiper ces rumeurs et que le public se rende bien compte que ce ne sont que des rumeurs."
Une campagne présidentielle jamais très loin
La campagne présidentielle n'est sans doute pas étrangère à cette situation. Avec un président américain qui rappelle que le pays risque d'être plongé dans le chaos à cause des démocrates, de la gauche radicale, et du mouvement Black Lives Matter.
Quand on se rend dans des zones plus reculées de l'Oregon, touchées par les incendies, les habitants sont parfois armés, certains croient à la présence de pilleurs organisés, ce que la police dément formellement.
Il y a une vraie tension sur le terrain qui s'inscrit tout à fait dans la campagne politique. Donald Trump doit se rendre lundi dans le nord de la Californie pour un briefing sur ces incendies. Il est ce président "de la loi et de l'ordre". Un message que veulent entendre certains habitants de l'Oregon, alors que l'urgence pour l'instant serait d'abord d'éteindre les incendies et de s'inquiéter du changement climatique.
Raphaël Grand/ebz
Donald Trump en Californie
Donald Trump se rend lundi en Californie, l'un des Etats de la côte ouest américaine ravagée par des incendies records et provoqués selon lui par la mauvaise gestion des responsables démocrates, qui l'accusent en retour de nier le rôle du changement climatique dans cette catastrophe humaine et environnementale.
Le président, qui rencontrera des responsables des services d'urgence, a blâmé la gestion des forêts dans les Etats de Washington, de l'Oregon et de Californie contrôlés par ses adversaires démocrates.
"La question, c'est la gestion forestière", a-t-il lancé lors d'un meeting de campagne dans le Nevada samedi soir, sans jamais mentionner le changement climatique. "Rappelez-vous de ces mots, gestion forestière".
Mais pour les autorités locales et de nombreux experts, l'ampleur de ces feux est liée au changement climatique, qui aggrave une sécheresse chronique et provoque des conditions météorologiques extrêmes.