Signature à Washington des "accords d'Abraham" entre Israël, Bahreïn et les Émirats arabes unis
Afin d'officialiser cette normalisation des rapports entre l'État hébreu et ses deux voisins, une cérémonie s'est tenue en grande pompe sur la pelouse sud de la Maison Blanche, dans un décor similaire à celui de la rencontre entre Ehoud Barack et Yasser Arafat, sous la houlette de Bill Clinton en 2000 lors du "Sommet de Camp David 2".
Et si les modalités exactes du texte ne sont pas connues, les partis mettent en avant sa dimension éminemment symbolique alors que se dessinent peu à peu, dans la région, les contours d'un "front" contre l'Iran.
Une "trahison" pour la Palestine
Les Émirats arabes unis ont également exprimé leur volonté de devenir des partenaires stratégiques des Etats-Unis, ce qui signifie notamment d'avoir accès à des avions de combat F35 dernier cri. Mais cet aspect-là est loin de faire l'unanimité en Israël.
Malgré cela, cet accord est vu très favorablement dans l'État hébreu. Et pour Benjamin Netanyahou, empêtré dans des scandales de corruption et très critiqué, entre autres, pour sa gestion du coronavirus, il s'agit d'une victoire personnelle. Il peut se positionner comme le faiseur de paix avec les voisins arabes, avec le lot de retombées économiques que cela implique, et sans pour autant renoncer réellement à l'annexion des territoires palestiniens.
Côté palestinien, cet accord est vécu comme une trahison, même si le discours officiel des Émirats continue à poser comme objectif "une paix durable" avec la Palestine.
Victoire pour le clan Trump
Enfin, du côté des États-Unis, Donald Trump sort grand gagnant. Il s'agit pour lui d'une victoire diplomatique, mais également, à sept semaines de l'élection présidentielle, d'une réussite électorale. Ces accords sont en effet très importants aux yeux de l'électorat évangélique, base du parti républicain, ainsi que pour la très forte communauté juive américaine.
Le président américain, lui, a surtout mis en avant les avantages économiques d'une telle signature, évoquant notamment sur Fox News la vente d'avions de combat.
Jordan Davis/jop
Tirs de roquettes depuis Gaza et raids aériens
L'aviation israélienne a frappé des cibles à Gaza mercredi tandis que des combattants palestiniens ont tiré des roquettes en direction d'Israël, quelques heures après la signature de pactes diplomatiques entre l'Etat hébreu et deux pays du Golfe.
L'armée israélienne a annoncé avoir mené mercredi aux premières heures une dizaine de frappes aériennes contre la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, ajoutant que 15 roquettes avaient été tirées depuis l'enclave palestinienne en direction de localités israéliennes frontalières, où les sirènes d'alerte ont retenti avant l'aube.
Mardi, une roquette tirée depuis Gaza a atteint la ville côtière israélienne d'Ashdod, faisant deux blessés, alors même qu'Israël, les Emirats arabes unis et Bahreïn signaient à Washington des accords historiques de normalisation de leurs relations. Les Palestiniens voient dans ces accords une trahison.
"Je ne suis pas surpris que les terroristes palestiniens aient tiré sur Israël précisément lors de cette cérémonie historique", a commenté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
"Ils veulent tourner le dos à la paix. Ce faisant, ils ne réussiront pas", a-t-il ajouté. "Nous frapperons tous ceux qui lèvent la main contre nous pour nous blesser, et nous prendrons la main de tous ceux qui nous la tendent en faveur de la paix." (Reuters)