Le Parti démocratique du Kosovo (PDK) de Hashim Thaci obtenait
36% des voix selon des résultats préliminaires non officiels
portant sur 10% des bulletins dépouillés, selon l'organisation non
gouvernementale «Démocratie en Action», surveillant les élections.
La Ligue démocratique du Kosovo (LDK), du président kosovar Fatmir
Sejdiu arrivait en deuxième position avec 23%, selon la même
source.
«Ces élections ne portent pas sur le statut du Kosovo», a dit
Hashim Thaci, favori pour le poste de Premier ministre. Il a encore
souligné que pour lui l'avenir du Kosovo était l'entrée «dans la
famille européenne et l'intégration aux structures
euro-atlantiques». L'actuel chef du gouvernement, Agim Ceku, ne
participait pas aux élections.
"Le jour est proche", a déclaré le président Fatmir Sejdiu après
avoir voté, en pensant au 10 décembre (voir
ci-contre). Une nouvelle rencontre entre Serbes et
Kosovars doit avoir lieu mardi prochain à Bruxelles après trois
face-à-face qui n'ont donné aucun résultat.
Boycott massif
Les élections de samedi ont été massivement boycottées par les
Serbes du Kosovo. Un peu plus tôt, la Serbie, farouchement opposée
à l'indépendance, avait appelé les quelque 100'000 Serbes restés au
Kosovo après la guerre à ne pas voter.
Le scrutin était surveillé par 150 observateurs du Conseil de
l'Europe et 25'000 observateurs locaux, et les mesures de sécurité
ont été renforcées. Quelque 7000 policiers ont été déployés et un
contingent d'environ 500 soldats est venu grossir les rangs des
16'000 hommes de la force de l'Otan (Kfor) déployés au Kosovo
depuis la fin de la guerre.
agences/tac/bri
Statut du Kosovo en question
Les élections au Kosovo sont intervenues alors que Serbes et Kosovars albanais négocient le statut définitif du Kosovo, province serbe, albanaise à plus de 90%. L'Onu l'administre depuis la fin du conflit de 1998-1999 entre les forces serbes et la guérilla séparatiste.
Les médiateurs internationaux n'ont aucun espoir de convaincre les deux parties et devraient proposer à la place un texte laissant délibérément de côté la question du statut de la province.
Pour sa part, la «troïka», qui mène depuis fin août une nouvelle médiation internationale, doit rendre compte au Conseil de sécurité des Nations unies de ses discussions au plus tard le 10 décembre. Une nouvelle session doit se tenir le 20 novembre à Bruxelles en présence des délégués de Belgrade et de Pristina.
Les discussions doivent s'achever le 10 décembre et les Kosovars ont annoncé qu'en cas d'échec ils proclameraient unilatéralement l'indépendance.