La Commission européenne franchit un pas important et ambitieux en matière de protection du climat. Devant les eurodéputés, Ursula Von der Leyen, première femme à la tête de l'exécutif européen, qui a fait du Green Deal un pilier de son mandat, a annoncé mercredi qu'elle entendait rehausser l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l'UE pour 2030. Actuellement fixé à -40% par rapport au niveau de 1990, il devrait passer à -55%.
Ce relèvement, qui aurait d'importantes conséquences pour les secteurs de l'énergie, des transports ou de l'agriculture, "est trop important pour certains et insuffisant pour d'autres", a reconnu la présidente de la Commission européenne. Mais "notre économie et notre industrie peuvent y faire face", a-t-elle ensuite assuré dans ce discours, un rituel de la vie bruxelloise.
Pour Ursula Von der Leyen, atteindre ces nouveaux objectifs sera bénéfique à bien des niveaux. "Cela réduira les importations d'énergie, créera des millions de nouveaux emplois et réduira de moitié la pollution de l'air", se réjouit l'Allemande.
L'objectif s'inscrit dans le projet plus vaste de faire de l'Europe le premier continent neutre en carbone en 2050, c'est-à-dire capable de faire l'équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et leur absorption.
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Obligations vertes
Dans cet esprit, le plan de relance européen de 750 milliards d'euros sur lequel les Etats membres se sont entendus en juillet pour sortir de la crise provoquée par la pandémie de Covid-19 sera financé à 30% par des obligations vertes. "Nous faisons oeuvre de pionnier en élaborant une norme de l'UE solide en matière d'obligations vertes", a affirmé l'Allemande.
fgn avec les agences
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Renforcer les droits des LGBT
Par ailleurs, Ursula Von der Leyen a fustigé dans son discours les "zones sans LGBT" décrétées en Pologne comme des "zones sans humanité" qui "n'ont pas leur place" dans l'UE. Elle a annoncé son intention de renforcer les droits des des LGBTQI (personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes), et notamment des couples homoparentaux dans l'Union.
"Etre soi-même n'est pas une question d'idéologie. C'est votre identité. Et nul ne pourra jamais vous la retirer", a-t-elle déclaré.
L'Allemande s'inscrit pleinement dans la continuité de la politique de l'UE sur la question. En juillet, Bruxelles avait d'ailleurs refusé des subventions européennes à six villes polonaises pour avoir adopté des résolutions sur des "zones libres de toute idéologie LGBTQI".
Un "plan d'action" contre le racisme dans l'UE
Lors de son premier discours devant les eurodéputés, la présidente de la Commission européenne s'est également illustrée en annonçant son intention de présenter "un plan d'action" contre le racisme et les "crimes de haine".
Dans ce cadre, elle a annoncé vouloir proposer d'étendre la liste des infractions prévues par la législation de l'UE à toutes les formes de crimes de haine et de discours de haine - qu'ils se fondent sur la race, la religion, le genre ou la sexualité.
Elle a promis aussi de renforcer les "lois en matière d'égalité raciale là où des lacunes subsistent", mais aussi d'utiliser le budget de l'UE "pour lutter contre la discrimination dans des domaines tels que l'emploi, le logement ou la santé". Et a assuré que, dans l'avenir, l'UE améliorera "l'éducation et les connaissances sur les causes historiques et culturelles du racisme", et s'attaquera "aux préjugés inconscients, qu'ils soient le fait des citoyens, des institutions, voire des algorithmes".